Red Hat, prochain moteur de croissance d’IBM

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Le chiffre d’affaires de l’activité Cloud d’IBM a bondi de 12% l’an dernier; ce n’est pas mal, mais d’autres ont fait mieux encore.

Le chiffre d’affaires (CA) d’IBM vient de plonger (à 21,76 milliards de dollars, soit une baisse de 3,5% en glissement annuel) pour le deuxième trimestre consécutif. La vigueur du billet vert n’y est pas pour rien mais même hors effets de change, il aurait cédé 1%. IBM a pourtant fait mieux que le consensus, arrêté à 21,7 milliards de dollars. Grâce à la croissance enregistrée au 1er semestre, son CA à taux de change constants est resté quasi inchangé sur l’intégralité de l’exercice (79,6 milliards). A 13,81 dollars par action, le bénéfice net ajusté est légèrement supérieur à celui de 2017 (13,66 dollars). IBM pronostique pour 2019 un bénéfice net ajusté de 13,9 dollars. Le rapport trimestriel a été très bien accueilli et le titre a atteint son plus haut niveau depuis le début du mois d’octobre.

Global Business Services (services d’outsourcing) s’est particulièrement distingué au 4e trimestre (+6%), ce qui signifie que les entreprises continuent à investir dans la technologie. Cognitive Solutions (intelligence artificielle) est remonté (+2%) après un 3e trimestre plutôt décevant. Le pôle Systems (matériel) a vu son CA chuter de 20%, ce qu’explique l’achèvement du cycle de production du mainframe IBM Z. Les Strategic Imperatives (les segments de croissance) ont généré 9% de CA supplémentaire (39,8 milliards de dollars); c’est la première fois que le groupe leur doit la moitié de son CA. Le CA de l’activité Cloud a bondi l’an dernier de 12%, à 19,2 milliards de dollars; ce n’est pas mal, mais Microsoft, Amazon, Salesforce et autres Workday ont fait nettement mieux. IBM espère que l’acquisition de Red Hat, annoncée en 2018, contribuera à soutenir sa croissance. Elle va en tout cas lui permettre d’étoffer son offre de logiciels. Le groupe paiera plus de 33 milliards de dollars pour cette entreprise qui réalise un CA annuel de 3,4 milliards, soit un peu plus de 4% du sien.

IBM a achevé le 4e trimestre sur des cash-flows disponibles de 6,5 milliards de dollars, ce qui porte le total annuel à 11,9 milliards. Ce résultat est toutefois bien inférieur aux 15,6 milliards de dollars enregistrés en 2017. Le groupe table sur 12 milliards environ pour 2019. Il entend financer l’essentiel de l’acquisition de Red Hat sur ses fonds propres, ce dont les rétributions aux actionnaires pourraient pâtir. Il a versé l’an dernier 5,7 milliards de dollars sous forme de dividendes et consacré 4,4 milliards à des rachats d’actions propres; le moment pour ces rachats avait été particulièrement bien choisi, puisque près de la moitié d’entre eux s’étaient opérés aux (faibles) cours en vigueur au 4e trimestre. IBM disposait en fin d’année d’une trésorerie de 12,2 milliards de dollars, pour une dette de 45,8 milliards. L’essentiel était concentré au niveau de sa division financière (leasing), mais compensé par les créances. La dette non financière s’établit à 14,6 milliards de dollars, soit un chiffre net de 2,4 milliards (14,6-12,2).

Conclusion

Les bénéfices prévisionnels en légère hausse et la perspective d’assister à une croissance plus marquée dans le Cloud ont permis à l’action, qui souffrait depuis plusieurs mois, de repartir à la hausse. IBM ayant l’intention de financer l’acquisition de Red Hat sur ses fonds propres, les rachats d’actions devraient ralentir. Il ne devrait pas sabrer dans le dividende et compte tenu de sa valorisation inférieure à la moyenne boursière, nous le conservons en portefeuille malgré la faiblesse de sa croissance.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 132,89 dollars

Ticker: IBM US

Code ISIN: US4592001014

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 120,8 milliards USD

C/B 2018: 9,5

C/B attendu 2019: 9,5

Perf. cours sur 12 mois: -16%

Perf. cours depuis le 01/01: +18%

Rendement du dividende: 4,7%

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