RealDolmen

A conserver

Depuis l’update trimestriel décevant de fin février, le cours du titre du fournisseur belge de services et produits informatiques a subi une importante correction. Au 2e semestre 2013, la capitalisation boursière de RealDolmen a augmenté de moitié dans l’anticipation d’une rentabilité et d’une croissance retrouvées. Les chiffres démontrent cependant le contraire. Au 3etrimestre de l’exercice tronqué 2013/2014 (3 mois jusqu’à fin décembre), le chiffre d’affaires (CA) du groupe s’est replié de 6,1%, à 62,5 millions EUR. L’avancée signée par le groupe après le 1er semestre par rapport à l’exercice précédent (+4,8%) s’est ainsi convertie après trois trimestres en retard de 0,7% par rapport à la même période un an plus tôt. L’élément perturbateur est la division Infrastructure Products, qui a dû confesser un repli de 13,9% et a réalisé 3,1% de CA de moins depuis le début de l’exercice. Cette contreperformance est imputable, aux dires de la direction, à des facteurs de timing, où certains contrats n’ont pu trouver écho au niveau du CA qu’au 4e trimestre. Les Professional Services, l’activité principale du groupe, où des spécialistes IT sont détachés chez les clients dans le cadre de projets IT spécifiques, a également accusé un retard de 1,7% et s’établit presque au même niveau qu’un an plus tôt (-0,2% après trois trimestres). Les activités belges ont évolué comme prévu mais ce ne fut hélas pas le cas en France. Dans la plus petite division Business Solutions, la rentabilité évolue plus lentement que prévu. Le département, qui se concentre sur le développement de nouvelles applications, demeure déficitaire et a accusé au 3etrimestre un recul de son CA de 4,8%. RealDolmen assure que toutes ses divisions connaîtront une croissance au 4e trimestre. Pour l’exercice complet, la direction anticipe une marge de REBIT (bénéfice opérationnel récurrent) de 5%. A l’occasion de l’update trimestriel, le groupe n’a pas donné de nouveaux chiffres de REBIT, mais lors des résultats semestriels, la marge s’établissait à 4,3%. Récemment, la fusion entre Sopra et Steria, deux fournisseurs français de services IT, a été invoquée comme argument pour une revalorisation possible de RealDolmen. Nous ne voyons pas directement les retombées favorables de ce mouvement de consolidation pour le groupe belge. La croissance ralentie du secteur et la tendance du cloud computing justifient économiquement, dans une certaine mesure, la fusion de groupes de services IT. Mais les rumeurs ne peuvent jamais être le fondement d’une hausse de cours durable. Du reste, la spéculation de reprise n’est pas un élément neuf pour RealDolmen. Au cours des derniers trimestres, les spéculations furent moins nombreuses, mais la rumeur d’une fusion avec le groupe luxembourgeois Cegeka a régulièrement resurgi. Le fournisseur de services non coté d’Hasselt, qui enregistre par ailleurs une croissance nettement plus rapide que RealDolmen, est également un actionnaire minoritaire. Les deux groupes sont d’ailleurs complémentaires. RealDolmen est surtout spécialisé dans le détachement, alors que Cegeka est actif dans un segment de marché supérieur.

Conclusion

Nous ne nous laissons pas corrompre par l’optimisme excessif autour de RealDolmen. La consolidation du secteur n’est selon nous pas un argument justifiant le relèvement du rating. L’action présente une valorisation correcte.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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