Rassurants, les résultats semestriels de Jensen

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Les investisseurs ont eu chaud. En fin de compte, la direction du fournisseur de l’industrie de blanchisserie avait formulé des prévisions trop prudentes. Il n’empêche que le groupe connaît une petite panne de croissance. C’est donc le moment idéal pour acquérir l’action.

A la mi-mai, le rapport intermédiaire relatif au premier trimestre que le groupe a publié avait fait trembler les analystes et investisseurs. Le cours de Jensen avait dévissé de 15%. Pour la première fois depuis des années, le carnet de commandes affichait une évolution inquiétante. Fin mars, sa valeur avait baissé de 6% en un an. Compte tenu des machines produites et de celles en cours de production, la réserve de travail dans les usines avait baissé de 32,7% en un an, alors que fin décembre 2017, elle avait progressé de 2% en glissement annuel. La direction a dès lors prévenu que le chiffre d’affaires (CA) du premier semestre de 2018 décevrait; un an plus tôt il avait atteint 173,5 millions d’euros. En hausse de 4,2% en base annuelle, à 86 millions d’euros, le CA réalisé sur le premier trimestre n’était pas trop préoccupant. L’an dernier, sa croissance sur la même période s’établissait à 6,3% (et sur les six premiers mois, à 5,5%). Les actionnaires attendaient avec impatience les résultats semestriels. Lesquels les ont rassurés. Avec un CA de 181,0 millions d’euros, la première moitié de l’exercice courant s’est achevée sur une progression de 4,3% en glissement annuel. En conséquence, le cours s’est redressé de 6%.

La direction de Jensen s’était donc montrée trop prudente. Si elle n’a pas émis de prévisions quant au CA annuel, elle a indiqué, toutefois, qu’à 146,1 millions d’euros, les commandes enregistrées au premier semestre totalisaient 12,8% de moins qu’à la même période un an plus tôt. Par ailleurs, la rentabilité a diminué. Le cash-flow d’exploitation (Ebitda) est resté quasiment inchangé (-0,3%), à 18,5 millions d’euros (par action, il est passé de 2,37 à 2,36 euros). Cela implique un repli de la marge d’Ebitda de 10,7 à 10,2%. Le bénéfice d’exploitation (Ebit) a atteint 15,9 millions d’euros, soit 2,5% qu’un an plus tôt; la marge d’Ebit a reculé de 9,4 à 8,8%. Ce repli des marges résulte surtout de la hausse des coûts généraux (frais de marketing et inhérents à l’implémentation de logiciels ERP). Quant au résultat net, il s’est accru de 2,8% en un an, de 11,1 à 11,4 millions d’euros (ou 1,46 euro par action), alors que la dette nette est passée à 15,1 millions d’euros en raison, entre autres, du relèvement significatif du dividende, en mai, à un euro brut par action. Fin 2017, le groupe disposait d’une trésorerie nette confortable de 23 millions d’euros.

Le groupe Jensen est détenu par le biais de Jensen Invest (part de 51,7%) par la famille danoise Jensen. Ce fournisseur mondial de systèmes de lavage industriel – une activité que l’on peut certes qualifier de niche – n’est coté que sur Euronext Bruxelles. En outre, il ne compte qu’un grand concurrent au monde, l’entreprise allemande Kannegieser, qui n’est même pas cotée.

Conclusion

L’accélération du tourisme international (hôtels) et le vieillissement de la population (établissements de soins) devraient soutenir la croissance du CA du groupe. La valorisation frôle certes 16 fois le bénéfice attendu pour 2018 et 9,5 fois le rapport entre valeur d’entreprise et Ebitda escompté pour cette année, mais c’est précisément lorsqu’une entreprise comme celle-ci est en difficulté (passagère) que son action présente un intérêt. Nous adaptons en conséquence notre recommandation: “acheter”.

Conseil : acheter

Risque : faible

Rating : 1A

Cours : 33,70 euros

Ticker : JEN BB

Code ISIN : BE0003858751

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 263 millions EUR

C/B 2017 : 12,5

C/B attendu 2018 : 16

Perf. cours sur 12 mois : -21 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -15 %

Rendement du dividende : 2,9 %

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