Ralentissement de la croissance de LVMH

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La croissance organique du géant du luxe au dernier trimestre de 2019 a déçu analystes et investisseurs. Mais si son cours a cédé 10% en janvier, c’est aussi en raison de l’apparition du coronavirus en Chine, marché clé de LVMH. Le titre est à présent valorisé un peu plus raisonnablement. Une nouvelle baisse constituerait une opportunité d’entrée.

Acteur du luxe par excellence, Moët Hennessy Louis Vuitton (LVMH) a, pendant des années, habitué analystes et actionnaires à une croissance spectaculaire de son chiffre d’affaires (CA). Les attentes ont quasiment toujours été dépassées, jusqu’au double faux pas du 4e trimestre de 2019. Car à 8%, la croissance organique (à l’exclusion des acquisitions) a non seulement été inférieure à celle des trimestres précédents (11% sur les neuf premiers mois de l’année), mais aussi au consensus (8,7%). Ce sont principalement les manifestations à Hong Kong qui ont pesé dans la balance – car l’effet probablement négatif du coronavirus ne sera perceptible qu’au premier trimestre de 2020.

Si, logiquement, le cours ne s’est pas envolé à la publication des résultats, l’on ne peut parler de catastrophe. Le groupe connaît toujours une croissance supérieure à celle de la concurrence (pour le secteur du luxe dans son ensemble, la progression, en 2019, est estimée à 6%), car il excelle dans l’art d’identifier les nouveaux talents du design et séduit aussi les milléniaux et la génération Z. De 15% (de 46,82 à 53,67 milliards d’euros), la croissance qu’il a réalisée en 2019 est impressionnante. LVMH a vu son CA passer de 20 milliards d’euros au début de la décennie à plus de 50 milliards en 2019. La croissance organique ayant ralenti au dernier trimestre, elle s’élève à 10%.

En novembre 2019, le géant du luxe a encore frappé un grand coup: en s’offrant le prestigieux bijoutier américain Tiffany & Co pour près de 15 milliards d’euros (l’acquisition devrait être achevée mi-2020), il est devenu un acteur planétaire incontournable de la joaillerie. Mais la plus grande division, et aussi la plus rentable, reste incontestablement Mode&Maroquinerie, qui affiche encore une croissance de 15% du CA au 4e trimestre (+18% entre janvier et fin septembre). Florilège de marques renommées à l’international, telles que Louis Vuitton ou Fendi, la division pesait, en 2019, 41,4% du CA et près de 64% du bénéfice d’exploitation (Ebit) – contre quelque 59% seulement en 2018. Son Ebit a augmenté de 24% sur l’exercice écoulé (de 5,94 à 7,34 milliards d’euros), contre +15% seulement au niveau du groupe (de 10 à 11,50 milliards). L’autre division très rentable est Vins&Spiritueux, avec notamment les marques renommées Moët&Chandon, Dom Perignon ou Hennessy; en termes organiques, son CA a progressé de 6% sur l’exercice (+7% sur les neuf premiers mois de l’année, +3% au 4e trimestre). Les volumes de champagne ont en revanche déçu. La division Distribution sélective qui, outre les boutiques Sephora, comprend surtout le groupe DFS, a vu, au 4e trimestre, son CA augmenter d’un pour cent seulement en termes organiques. Sur l’exercice, la croissance organique retombe donc à 5%. Les résultats de Sephora ont été dopés par les débuts exceptionnels de Fenty Beauty, la nouvelle ligne de maquillage de la star de la pop Rihanna. La baisse des ventes à Hong Kong a toutefois lourdement pesé sur la division.

Conclusion

Depuis l’annonce de l’apparition du coronavirus en Chine, un marché crucial pour le géant du luxe, le cours a cédé quelque 10%, en janvier. Cela peut sembler cynique, mais s’il devait baisser encore, nous n’en serions pas désolés, puisque nous pourrions alors envisager l’intégration du titre dans le portefeuille modèle. A 25 fois le bénéfice attendu cette année et avec une valeur d’entreprise correspondant à 14 fois le cash-flow opérationnel (Ebitda), la valorisation du titre a déjà diminué.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 396,1 euros

Ticker: MC FP

Code ISIN: FR0000121014

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 200,1 milliards EUR

C/B 2019: 28

C/B attendu 2020: 25

Perf. cours sur 12 mois: +41%

Perf. cours depuis le 01/01: -4%

Rendement du dividende: 1,5%

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