Quand le streaming change la donne pour Universal Music Group

© belgaimage

En rachetant EMI, Universal Music Group (UMG) s’est assuré un avenir radieux, surtout depuis la montée en puissance du streaming. Tablant sur un redressement du cours en 2022, nous émettons une recommandation positive.

Etre visionnaire, cela rapporte! C’est d’autant plus vrai sur le marché boursier. Il y a une dizaine d’années, alors que personne ne croyait plus à l’industrie de la musique (entre 2001 et 2014, les ventes mondiales de musique avaient fondu, de 23,6 milliards de dollars à 14 milliards de dollars, car les mélomanes avaient découvert qu’ils pouvaient télécharger gratuitement leurs titres en ligne), Sir Lucian Grainge faisait preuve de clairvoyance en rachetant son concurrent EMI. Cette acquisition a permis à UMG de s’imposer comme le leader absolu du marché de la musique aujourd’hui. Le groupe est en effet le seul à avoir réussi à signer un contrat avec tous les musiciens du Top 10 du Billboard Top 100. D’ABBA à The Weeknd, en passant par Les Beatles, Elton John, Justin Bieber, Lady Gaga ou encore, Taylor Swift, il détient les droits des artistes les plus célèbres. UMG regroupe aussi les plus grandes maisons de disques: Universal Music, EMI, mais aussi Abbey Road Records, Virgin Music…

De 2015 à 2020, les ventes annuelles du secteur ont régulièrement progressé, pour atteindre 21,6 milliards de dollars, soit une augmentation de plus de 50% en six ans ou de plus de 7% en moyenne par an – et ce, malgré la baisse des ventes physiques chez les quelques disquaires qui subsistent. Car un phénomène est venu changer la donne: l’arrivée des services de streaming comme Spotify ou Apple Music a bouleversé le modèle du secteur. Si le revenu par titre est très faible avec le streaming, le nombre de streams peut vite grimper, comme l’illustre le titre de Mariah Carey All I Want for Christmas is You, qui caracole en tête chaque Noël aux quatre coins du monde et fait donc office de blockbuster permanent pour l’industrie musicale. Les revenus ponctuels (acquis lors de l’achat du CD) ont ainsi été remplacés par un flux continu de revenus de streaming.

Soixante-deux pour cent (soit 13,4 milliards de dollars) des ventes totales de l’industrie musicale provenaient du streaming, en 2020: c’est presque autant que les revenus totaux de 2014. Chez UMG, sur les neuf premiers mois de l’exercice 2021, le ratio atteint même 2/3 (3,26 sur 4,85 milliards d’euros de revenus sont issus du streaming). Or, les experts estiment que le streaming, qui compte actuellement quelques centaines de millions d’abonnés, recèle encore un potentiel de croissance considérable, étant donné la taille de la population mondiale et l’intérêt global pour la musique (pop, surtout). Cette perspective de flux de revenus stables et constants est une aubaine pour les investisseurs, qui voient dans les droits musicaux une nouvelle poule aux oeufs d’or. Récemment, de grands fonds d’investissement (KKR, Blackstone et, dernier en date, Pimco) ont d’ailleurs racheté les droits d’artistes majeurs (Bruce Springsteen, Bob Dylan…).

Conclusion

Une fois n’est pas coutume (nous attendons généralement un peu avant de suivre les nouveaux venus sur le marché boursier, surtout lorsqu’ils s’apprécient fortement dès la première séance), nous lançons sans attendre le suivi actif d’Universal Music Group. Si le titre avait bondi de 35% lors de sa première journée de cotation, il a déjà perdu quelque 25 % depuis le record atteint peu après l’introduction en Bourse. UMG compte parmi les plus beaux récits de croissance en Europe et pourrait bien devenir la coqueluche des marchés boursiers au cours des cinq à 10 années à venir. Tablant sur un redressement du cours en 2022, nous émettons une recommandation positive.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 21,99 euros

Ticker: UMG NA

Code ISIN: NL0015000IY2

Marché: Amsterdam

Capit. boursière: 39,87 milliards EUR

C/B 2021: 34

C/B attendu 2022: 26,5

Perf. cours depuis l’introduction en Bourse: -12%

Perf. cours depuis le 01/01: -10%

Rendement du dividende: 0,9%

Partner Content