PureCircle très volatile

Le premier producteur d’édulcorants naturels pauvres en calories a vu le cours de son action fluctuer énormément, ces derniers mois, en raison de quelques facteurs d’incertitude. A long terme, les perspectives sont toujours positives: la croissance devrait s’accélérer encore.

Est avant tout porteuse d’incertitude la plainte qu’a introduite le groupe en septembre à l’encontre de SweeGen et de Blue California, deux sociétés américaines qui auraient violé son brevet relatif à la production du Reb M. Le Reb M est un édulcorant à base de stévia, en particulier la Starleaf, nouvelle variété brevetée dont la teneur en glycosides les moins caloriques est 20 fois plus élevée que celle d’une plante de stévia traditionnelle. PureCircle espère que son Reb M, qui est le fruit de nombreuses années de recherches, constituera la saveur préférée des consommateurs de boissons fraîches. Qu’en mai, Coca-Cola ait commercialisé en Nouvelle-Zélande sa première boisson fraîche édulcorée à base de Reb M est encourageant. Reste à voir si elle rencontrera le succès – crucial pour PureCircle -, auquel cas elle sera commercialisée dans d’autres pays.

Le groupe entend accroître considérablement la quantité de stévia Starleaf cultivée, ces prochaines années, et fournir au secteur agro-alimentaire autant de Reb M qu’il faudra pour édulcorer 500 millions de boissons fraîches par an. Au cours des trois prochaines années, PureCircle doublera encore les capacités de production du Reb M. Sur les 24 derniers mois écoulés, la croissance de l’activité a ralenti. Aux Etats-Unis, le blocage de produits à la douane a coûté au groupe 30-35 millions de dollars du chiffre d’affaires (CA), au terme de l’exercice 2017 (clos le 30 juin 2017). Le CA a ainsi cédé 14,2%, à 118,9 millions de dollars, en un an. Il s’agissait de la première contraction enregistrée depuis 2012. Mais PureCircle a renoué avec la croissance durant l’exercice suivant: les volumes se sont accrus de 17% et le CA a gagné 10,2%, à 131,1 millions de dollars (145 millions étaient attendus, toutefois). Durant le second semestre, le CA s’est accru davantage (+8,2%, à 77,6 millions). En Amérique du Nord, il a doublé par rapport à 2017, à plus de 39 millions de dollars. En Asie, le CA affiche une hausse de 3 millions, à 19,7 millions de dollars. En Europe, en revanche, il s’est contracté de 6,4 millions, à 45,9 millions de dollars. De même, l’Amérique du Sud accuse un repli de 4,7 millions, à 26,2 millions.

Pour 2019, le marché anticipe un CA global de 145,5 millions de dollars (+11% en un an). A plus long terme, les perspectives sont toujours positives: la croissance devrait s’accélérer encore. La diminution de la consommation de sucre est une tendance durable, d’autant plus que des impôts frappent les produits en contenant beaucoup. Par ailleurs, Outre-Atlantique et en Asie, le potentiel de croissance de PureCircle est énorme.

Le bénéfice brut du groupe s’est accru de 7,5%, à 49,2 millions de dollars, pour une marge bénéficiaire brute en repli de 90 points de base, à 35,9%. PureCircle désire la hisser au-delà de 50%. Le cash-flow opérationnel récurrent a augmenté de 6,3%, à 28,8 millions de dollars, et le bénéfice net a gagné 20,8%, à 8,7 millions, en un an.

Conclusion

Depuis le plus-haut atteint en 2014, l’action a perdu la moitié de sa valeur. C’est la première fois que les attentes du marché sont peu élevées. Convaincus, toutefois, que PureCircle parviendra à les surpasser, nous formulons une recommandation plus favorable. A respectivement 43 et 46 fois le bénéfice escompté pour 2019 et 2020, la valorisation demeure tendue, mais la croissance du CA va de pair avec celle du bénéfice.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 331,5 pence

Ticker : PURE LN

Code ISIN : BMG7300G1096

Marché : Londres

Capit. boursière : 558 millions GBP

C/B 2018 : 88

C/B attendu 2019 : 43

Perf. cours sur 12 mois : -28 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -29 %

Rendement du dividende : –

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