Proximus

Le principal attrait de Proximus est actuellement son dividende stable. Le rendement d’environ 3,9% fait oublier beaucoup de choses.

Le secteur belge de télécommunications est confronté à un déficit de croissance chronique, notamment en raison des initiatives législatives récentes (et en particulier de la baisse des tarifs de roaming). Les hausses des chiffres d’affaires proviennent principalement des augmentations de tarifs, mais il sera sans doute de plus en plus difficile d’en imposer à l’avenir car les télécommunications sont déjà nettement plus chères en Belgique que chez nos voisins. Au 1ersemestre, le chiffre d’affaires (CA) du groupe Proximus a baissé de 3,1% sur une base annuelle, à 2,89milliards EUR. BICS (services de transport de communication) en est le principal responsable (-12,7%), en raison d’une nette baisse du nombre d’appels vocaux longue distance. Hors BICS, le CA a même très légèrement augmenté (+0,2%). Les économies sur les coûts sont en avance sur le calendrier prévu, et c’est la principale raison pour laquelle les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont progressé de 2,1% entre janvier et juin par rapport à la même période, il y a un an. Ils s’établissent à 881millions EUR. Une hausse des amortissements, principalement, a cependant ramené le bénéfice net à 239millions EUR, contre 274millions EUR l’an dernier. Concernant les différentes activités, la division Consommateurs (Consumer Business Unit) est en baisse alors que la division Entreprises (Enterprise Business Unit) a progressé. Le groupe a également grignoté quelques parts de marché tant dans l’Internet haut débit (46,3%) que dans la télévision numérique (35,6%). Mais Proximus, comme Telenet d’ailleurs, doit désormais tenir compte de la concurrence d’Orange Belgium (ex-Mobistar), qui propose ses propres formules de télévision et d’Internet depuis quelques mois. Les revenus mobiles ont reculé de 1,1% en raison de baisses des tarifs. Les tarifs de roaming disparaîtront complètement à partir du 2esemestre de 2017. Les free cash-flows ont progressé à 255millions EUR au 1ersemestre, contre 215millions EUR au cours de la même période, l’an dernier. Pour l’ensemble de l’exercice, Proximus table sur une légère hausse du CA (hors BICS) et de l’EBITDA. Proximus veut encore économiser 100millions EUR pour 2018. Une partie de ces économies doit provenir d’une diminution des charges de personnel. Les effectifs du groupe doivent baisser de 2750unités par rapport à cette année pour 2020. Le dividende s’établira cette année à 1,5EUR par action, comme c’était le cas en 2014 et 2015. Le principal bénéficiaire reste l’État belge. Le dividende absorbe actuellement à peu près la totalité des free cash-flows. La politique de dividende sera en principe revue l’an prochain, et la CEO Dominique Leroy a déjà affirmé qu’il ne serait plus question de contracter des dettes supplémentaires pour pouvoir distribuer un dividende. Une éventuelle augmentation du dividende devra donc aller de pair avec une hausse des free cash-flows. Et celle-ci ne proviendra pas d’une baisse des dépenses d’investissement, puisque Proximus doit continuer à investir dans son réseau. Ces dépenses d’investissement s’établissaient à 452millions EUR au 1ersemestre et atteindront 950millions EUR sur l’ensemble de l’exercice. La dette nette atteint 2milliards EUR. Le ratio dette/EBITDA s’élève à 1,2.

Conclusion

Répétons-le, le principal attrait de Proximus est actuellement son dividende stable. À 16 ou 17fois le bénéfice attendu et 6fois l’EBITDA, Proximus n’est pas particulièrement bon marché, mais le rendement d’environ 3,9% fait oublier beaucoup de choses.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

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