Proximus a promis un dividende fixe

Proximus n’est pas particulièrement satisfait de la croissance de son chiffre d’affaires. La concurrence est confrontée au même problème. La confirmation d’un dividende stable pour les trois prochaines années a cependant rassuré les investisseurs.

Les chiffres trimestriels et annuels de l’opérateur de télécoms belge sont conformes aux attentes. Le marché tablait sur une légère augmentation du chiffre d’affaires (CA) et du bénéfice, et Proximus ne l’a pas déçu. Le CA a progressé de 0,7% sur une base annuelle à 4,41 milliards d’euros. Mais ce montant n’inclut pas les revenus de sa filiale très volatile BICS (qui regroupe ses activités de carrier ou grossiste qui consistent à assurer le bon acheminement des communications téléphoniques à l’échelle internationale). Le cash-flow opérationnel ou EBITDA a progressé de 3,6%, à 1,8 milliard d’euros. Les charges de personnel ont reculé de 3,5% en raison de départs spontanés. Dans le cadre du plan précédemment finalisé, le nombre de salariés reculera encore à 2020. Sur l’exercice complet, le bénéfice net a progressé de 8,5%, à 523 millions d’euros ou 1,62 euro par action.

Au niveau opérationnel, Proximus a pu résister malgré la concurrence plus intense. Dans la division Consommateurs, l’Internet large bande et la télévision numérique continuent de bien évoluer malgré la nouvelle offre câblée d’Orange Belgium. La division Téléphonie s’est à nouveau moins bien comportée du fait de la diminution du nombre de lignes fixes, mais aussi et surtout de la sensible baisse de la proportion de cartes prépayées (prepaid). Au niveau des abonnements (postpaid), on note certes une évolution positive, mais le CA moyen par utilisateur a reculé de 1,4%, à 28,7 euros. Tout comme ses concurrents, Proximus mise sur les packages. Actuellement, 601.000 ou un cinquième de ses clients sont abonnés aux quatre produits qu’il offre. La proportion de clients abonnés à trois ou quatre produits a augmenté à 1,36 million. Dans un segment inférieur, Proximus dispose, avec Scarlet, d’un atout majeur. Scarlet enregistre une croissance de 10 à 20%, mais le revers de la médaille est que les marges y sont nettement plus faibles.

La direction table pour cette année sur un CA stable et sur une légère augmentation de l’EBITDA. Les revenus de la téléphonie mobile seront à nouveau sous pression parce que les tarifs de roaming seront à nouveau abaissés à partir de juin. Ces revenus représentant un cinquième du CA de Proximus, l’impact de ce facteur sera assez important au niveau du groupe. Proximus a calculé que les nouvelles règlementations comprimeraient le CA et l’EBITDA de respectivement 81 et 69 millions d’euros. L’an dernier, le cash-flow libre a progressé de 23%, à 559 millions d’euros. En 2017, les investissements seront à nouveau proches d’un milliard d’euros. Dans le cadre du programme “La fibre en Belgique, Proximus prévoit de nouvelles mises à niveau du réseau. La dette nette avait reculé en fin d’exercice à 1,86 milliard d’euros, soit environ une fois l’EBITDA attendu pour cette année. Tout comme aux deux exercices précédents, le groupe versera pour 2016 un dividende par action de 1,5 euro brut, pour une dépense totale de 485 millions d’euros. Proximus a promis un même dividende jusqu’en 2019.

Conclusion

Proximus n’est pas particulièrement satisfait de la croissance de son chiffre d’affaires. La concurrence est confrontée au même problème. La confirmation d’un dividende stable pour les trois prochaines années a cependant rassuré les investisseurs. À 6 fois le cash-flow opérationnel escompté, Proximus est nettement meilleur marché que Telenet, qui réalise cependant des marges bénéficiaires plus élevées. L’action est digne d’achat.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capitalisation boursière : 9,35 milliards EUR

C/B 2016 : 17

C/B attendu 2017 : 15,5

Perf. cours sur 12 mois : -5 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +3,5 %

Rendement du dividende : 5,4 %

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