Potentiel croissant de bénéfices chez Umicore

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Le groupe belge a trouvé dans les matériaux cathodiques pour batteries un nouveau levier. Les perspectives pour l’exercice en cours et les prochains sont positives, mais dans une large mesure déjà intégrées dans le cours.

Il y a quelques années, les investisseurs étaient fans des activités de recyclage d’Umicore. Désormais, ils apprécient particulièrement la technologie à cathode du groupe. Celle-ci joue un rôle clé dans le prolongement de l’autonomie des batteries pour voitures électriques et la diminution du coût des batteries. Les batteries moins chères et plus performantes sont cruciales pour la percée du véhicule électrique. Les clients s’affairent donc chez Umicore, comme en témoigne la hausse du chiffre d’affaires (CA) de la division de 29% au premier trimestre. Élément très important, Umicore affirme qu’il parviendra à répondre à la demande, car grâce à sa maîtrise de la technologie, il peut comme aucun autre accroître la production des matériaux cathodiques.

L’an dernier, l’action a pris son envol lorsque l’entreprise a annoncé des investissements visant l’extension des usines de cathodes en Chine et en Corée du Sud. Elle a alors injecté 160 millions d’euros dans le triplement de sa capacité de production. Et ce n’est pas fini : ce mois-ci, Umicore a décidé d’y investir encore 300 millions d’euros entre 2017 et 2019, par le biais d’un emprunt obligataire. Ce faisant, l’entreprise multiplie par six la capacité de production à l’horizon 2020, en comparaison avec 2015. Cet investissement accroît également la capacité de production des matériaux pour batteries en électronique de consommation, téléphones en tête. Et si la voiture électrique continue sa percée et que la technologie d’Umicore prédomine, d’autres investissements suivront à coup sûr. Le groupe vient de finaliser l’émission d’un placement privé de dette de 360 millions d’euros aux États-Unis.

Les dirigeants d’Umicore n’ont pas encore donné d’indications sur la manière dont ces nouveaux investissements peuvent accroître le potentiel de bénéfices. La division Batteries part certes d’une base relativement étroite, avec un bénéfice opérationnel de 82 millions d’euros en 2016. En sextuplant, la capacité de production fournira entre 200 et 300 millions d’euros de bénéfice opérationnel complémentaire dans quatre ans. D’ici là, le groupe voudrait dégager un bénéfice opérationnel de 500 millions d’euros, mais le deuxième investissement dans l’expansion des capacités évoqué plus haut n’est pas encore intégré dans ces perspectives. Le bénéfice opérationnel peut encore être accru d’au moins 20%, à la condition que la demande de matériaux pour batteries augmente comme prévu et que les autres divisions évoluent comme attendu.

La dernière actualisation pour le premier trimestre confirme en tout cas la bonne tenue des autres divisions également, qui représentent l’essentiel du bénéfice opérationnel. L’activité de recyclage a vu son CA progresser de 4% du fait de volumes stables et de prix des métaux légèrement supérieurs. Désormais, les investissements consentis dans l’extension de capacité l’an dernier se traduisent par une hausse des volumes. Mais le pôle le plus performant fut celui des Catalyseurs, où le CA a progressé de 9% grâce à la reprise de la demande de voitures et à une hausse des parts de marché.

Ces perspectives favorables sont déjà en grande partie intégrées dans le cours. Les investisseurs paient actuellement 25 fois le bénéfice de cette année et près de 20 fois le bénéfice escompté pour 2020. Si l’on tient compte du potentiel d’appréciation supplémentaire de l’investissement dans les matériaux cathodiques, les investisseurs paient encore environ 15 fois le bénéfice escompté de 2020. C’est une valorisation assez tendue, si l’on regarde aussi loin, qui laisse peu de place aux déceptions.

Conclusion

Les perspectives positives sont en grande partie intégrées dans le cours, de sorte que la valorisation élevée nous empêche de recommander l’achat de l’action. Ceux qui ne l’ont pas encore en portefeuille peuvent cependant prendre une première position. Les détenteurs de l’action patienteront pour leur part.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Devise : euro (EUR)

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 6,6 milliards EUR

C/B 2016 : 25

C/B attendu 2017 : 25

Perf. cours sur 12 mois : +30 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +10 %

Rendement du dividende : 2,4 %

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