Potash corp connaît enfin une embellie

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Le géant canadien des engrais a finalement pu présenter des chiffres trimestriels supérieurs aux prévisions. Sa fusion avec son égal Agrium devrait être finalisée cet été, et il en naîtra le plus grand acteur d’engrais intégré verticalement. Nous ignorons encore comment la fusion sera traitée sous l’angle fiscal (précompte mobilier ?) et préférons dès lors laisser inchangé notre conseil “à conserver/attendre”.

Au premier trimestre, le chiffre d’affaires (CA) du groupe a certes fléchi de 8% par rapport à la même période l’an dernier, à 1,11 milliard de dollars, mais ce chiffre n’en reste pas moins légèrement supérieur au consensus des analystes de 1,1 milliard. Malgré le repli des ventes, notons que le bénéfice brut s’est accru de 14,5%, à 268 millions de dollars, grâce à l’amélioration des résultats dans la division Potasse. Les volumes se sont accrus de 1,8 à 2,2 millions de tonnes, grâce surtout à une hausse de 31% des exportations en dehors de l’Amérique du Nord. Mais des prix de vente plus faibles au niveau du pôle Exportations ont entraîné un nouveau recul du prix de vente moyen réalisé de 178 à 166 dollars la tonne (157 dollars au dernier trimestre 2016). Le groupe a cependant vu sa marge bénéficiaire brute par tonne augmenter de 50 à 76 dollars, résultat du lancement du dernier grand projet d’expansion de la dernière décennie à Rocanville, dont la structure de coûts est faible. La direction a relevé le bas de la fourchette prévue de volumes du groupe pour cette année de 0,2 million de tonnes, à 8,9 – 9,4 millions de tonnes, pour un volume mondial escompté inchangé de 61 à 64 millions de tonnes (60 millions de tonnes en 2016).

La division Engrais azotés s’est, elle, moins bien comportée : les volumes y ont reflué de 6%, à 1,6 million de tonnes, tandis que le prix de vente moyen a diminué de 6,1%, à 229 dollars la tonne. Le bénéfice brut a fléchi de 107 millions à 97 millions de dollars, alors que la marge bénéficiaire brute par tonne s’est érodée de 62 à 59 dollars. Cette année, le marché doit digérer 3% de capacité de production supplémentaires, mais à partir de 2018, plus aucune extension significative n’est au programme, ce qui permettra une amélioration de la situation. Même constat dans la division Engrais phosphatés, qui a vu son bénéfice brut reculer de 39 millions à 11 millions de dollars, conséquence à la fois de volumes en baisse (0,6 million contre 0,7 million de tonnes) et de prix de vente réduits (423 dollars contre 499 dollars la tonne, soit -15%). Il en a résulté une chute de la marge bénéficiaire brut par tonne de 53 à 17 dollars.

Au niveau du groupe, le bénéfice brut en hausse, un contrôle strict des coûts et une pression fiscale en baisse se sont traduits par un doublement du bénéfice net, de 75 millions à 149 millions de dollars, ou de 0,09 à 0,18 dollar par action. La prévision moyenne des analystes se situait à 0,11 dollar par action. Les Canadiens ont relevé leurs prévisions de bénéfice par action pour l’année en cours de 0,35 – 0,55 dollar à 0,45 – 0,65 dollar.

Tout évolue comme prévu pour que la fusion entre Potash Corp et Agrium soit bouclée pour l’été. Il s’agit d’une fusion entre pairs, où les actionnaires de Potash recevront, par action détenue, 0,4 titre de la nouvelle entité, et ceux d’Agrium 2,23 titres. Le nouveau groupe table d’ici deux ans sur 500 millions de dollars de synergies de coûts par an. Les résultats seront moins volatils grâce aux activités de détail plus stables d’Agrium, sans cependant perdre le potentiel haussier sensible de Potash en cas de redémarrage du cycle de prix.

Conclusion

Il est de plus en plus probable que le plancher du bénéfice cyclique de Potash Corp ait été atteint l’an dernier. La fusion imminente avec Agrium donnera naissance au plus grand groupe d’engrais intégré verticalement, présentant un profil de risque faible mais une pleine exposition à la reprise attendue du marché de la potasse. Du fait du traitement fiscal possiblement désavantageux de la fusion, nous préférons pour l’heure nous en tenir au conseil ” à conserver “.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Devise : dollar

Marché : New York

Capit. boursière : 14,2 milliards USD

C/B 2016 : 37

C/B attendu 2017 : 28

Perf. cours sur 12 mois : +5,5 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -7 %

Rendement du dividende : 2,4 %

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