Polarcus

Digne d’achat

Ce spécialiste des services sismiques en 3D a logiquement subi de plein fouet la forte baisse du cours du pétrole. L’exploration sismique est la première étape dans le processus d’exploration, et les énormes économies décrétées par les majors pétrolières pèsent lourdement sur le secteur. Ainsi les tarifs obtenus par Polarcus pour les missions réalisées pour des clients individuels au premier trimestre étaient-elles en baisse de 40% par rapport au premier trimestre 2014. Polarcus a donc opté pour le coldstacking du Polarcus Nadia à partir d’avril 2015 (autrement dit : le navire est sorti de la flotte sans pour autant être démantelé), et des concurrents comme PGS et Dolphin Group envisagent des options similaires. Cette décision doit favoriser une reprise (modeste) du marché au cours des trimestres à venir. Depuis la désignation de Rod Starr à la barre de l’entreprise en février dernier, la volonté de s’attaquer aux problèmes est clairement plus présente. Rod Starr affiche trois priorités pour 2015. Tout d’abord l’accélération du développement de nouvelles sources de revenus (12 à 15 millions USD) et – à terme – l’augmentation de la part des services multi-clients plus rentables (création de bases de données sismographiques qui sont ensuite revendues à des entreprises d’exploration) dans le chiffre d’affaires. La deuxième priorité est la réalisation du plan d’économies, entretemps étendu de 35 à 40 millions USD. Enfin, une grande attention sera consacrée à la consolidation du bilan. La position d’endettement de Polarcus reste en effet son problème le plus aigu. Fin mars, elle s’élevait à 629,2 millions USD. Un élément crucial dans ce domaine est le double rééchelonnement des dettes réalisé par Polarcus en avril : une modification (amélioration) considérable des conditions d’une facilité de crédit bancaire de 410 millions USD, associée à un report de l’échéance (avril 2016 à avril 2018) d’une obligation convertible (104 millions USD encore à rembourser). Ces interventions étaient nécessaires pour éviter une infraction aux convenants bancaires et donner à Polarcus le temps d’accroître la part des missions multi-clients (besoin accru de fonds de roulement). Le taux d’occupation a progressé à 83% au 1er trimestre (80% l’an dernier et 70% sur base annuelle), le chiffre le plus élevé depuis le 3e trimestre 2013. Le chiffre d’affaires est retombé à 81,1 millions USD (-33%), en raison de la forte baisse des tarifs (-48%). Les mesures d’économies ont permis de réduire les frais de fonctionnement de 13%, soit 10,7 millions USD. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont reculé de 11% à 35,2 millions USD, ce qui a donné lieu à une hausse de la marge d’EBITDA de 32,6%, à 43,5% (33,6% sur base annuelle en 2014). Les charges financières ont baissé de 16,8 millions USD à 16,1 millions USD. Le bénéfice net de 1 million USD au 1er trimestre 2014 s’est transformé en une perte nette de 26,4 millions USD (0,039 USD ou 0,3 NOK par action). Début juin, le carnet de commandes s’établissait à 235 millions USD, contre 230 millions USD à la mi-avril. Il représentait ainsi 75% de la capacité totale pour 2015.

Conclusion

Les conditions de marché difficiles et la position d’endettement de Polarcus inquiètent le marché. Nous pensons que l’entreprise, avec l’aide de son nouveau directeur et grâce à sa flotte ultramoderne, finira par sortir de la crise. Bien que nous ne vous conseillions qu’une position réduite étant donné le risque, il est important de profiter de la baisse du cours pour réduire le cours d’achat moyen.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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