Picanol: Tessenderlo a limité la casse

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Après plusieurs très bonnes années, 2019 fut sans conteste moins bonne, pour Picanol. Heureusement, les résultats de Tessenderlo, entièrement consolidés, ont limité le recul.

Quand Picanol est devenu l’actionnaire de référence du groupe Tessenderlo, en 2014, nombre d’analystes et d’investisseurs avaient froncé les sourcils: leurs activités étaient-elles complémentaires? Ce faisant, Luc Tack entendait précisément diversifier les activités de Picanol afin d’en réduire la cyclicité – propre au marché des métiers à tisser. Et les résultats de 2019, premier exercice où les résultats de Tessenderlo et de Picanol sont entièrement consolidés, convaincront les sceptiques que le directeur et actionnaire de référence du groupe a eu parfaitement raison.

En 2019, le chiffre d’affaires (CA) de la division Machines & Technologie (l’ancienne Picanol) a reculé de 28% (de 666,7 à 478,4 millions d’euros), ses cash-flows opérationnels (Ebitda) ajustés ont cédé 60% (de 111 à 44,4 millions d’euros) et son bénéfice opérationnel (Ebit) a perdu 68% (de 102 à 33,1 millions d’euros). Les incertitudes qu’a suscitées le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine a lourdement pesé sur les commandes. Les résultats annuels sont en ligne avec ceux du 1er trimestre (CA: -26%; Ebit: -64%). Picanol n’en reste pas moins le meilleur acteur du secteur des métiers à tisser. Heureusement, Tessenderlo – qui regroupe les divisions Agro, Bio-valorisation, Solutions industrielles et la centrale électrique T-Power – a apporté 78,5% du chiffre d’affaires réalisé en 2019.

A cours de change constants et abstraction faite de l’incidence de la norme IFRS 16 (applicable aux contrats de leasing), le CA de Tessenderlo a progressé de 5,6% et l’Ebitda ajusté, de 31,8%. Si dans la division Agro rien n’a vraiment changé en 2019, dans les divisions Bio-valorisation et Solutions industrielles, une belle amélioration a été constatée. Mais c’est la centrale au gaz T-Power qui a le plus contribué à la croissance de l’Ebitda (51,2 millions d’euros en 2019, contre 13,5 millions d’euros – apportés en un seul trimestre – en 2018). Grâce à elle, le recul de l’Ebitda consolidé s’est limité à 3% (de 288,8 à 279,9 millions d’euros). Le bénéfice net de Picanol s’inscrit cependant en nette baisse (de 110,9 à 41,7 millions d’euros, ou de 6,3 à 2,4 euros par action). La trésorerie s’élevait à 290,3 millions d’euros, soit 16 euros par action, à l’issue de 2019. Reste à voir si elle sera affectée au rachat de titres Tessenderlo à des conditions imbattables ou à de nouvelles activités, si la crise sanitaire ouvre des perspectives.

Conclusion

Les perspectives pour l’exercice courant auraient pu être engageantes, si le Covid-19 ne suscitait pas tant d’incertitudes. La production a été interrompue notamment sur le site d’Ypres. Cependant, nous maintenons inchangée notre recommandation (acheter; rating 1B). Nous serons très attentifs aux cours: peut-être seront-ils suffisamment attrayants pour que nous puissions étoffer notre position.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 50,40 euros

Ticker: PIC BB

Code ISIN: BE0003807246

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 893 millions EUR

C/B 2019: 14

C/B attendu 2020: 18

Perf. cours sur 12 mois: -28%

Perf. cours depuis le 01/01: -26%

Rendement du dividende: 0,4%

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