Petrobras

Nouvelle politique tarifaire

16,95 USD – 1C Digne d’achat

Nous avons déjà expliqué à plusieurs reprises le principal obstacle à une hausse du cours du géant pétrolier Petrobras (NYSE : PBR; code ISIN : US71654V4086) : le fait que les carburants n’étaient pas vendus à des prix conformes au marché au Brésil. Pour preuve, l’action a bondi de 8% le 28 octobre lorsque la directrice générale (CEO), Maria das Graças Silva Foster, a annoncé que la direction avait soumis une proposition de nouvelle politique tarifaire à l’approbation du conseil d’administration. Celui-ci prendra une décision le 22 novembre. La nouvelle méthodologie vise à faire évoluer les prix des carburants, établis sur la base de critères fixes, dans le sillage des prix internationaux du pétrole et des cours de change. Petrobras souhaite améliorer la visibilité de ses cash-flows et surtout maintenir sous contrôle une dette croissante. C’est indispensable pour préserver l’énorme programme d’investissement de 237 milliards USD prévu entre 2013 et 2007. L’endettement a en effet dépassé les limites fixées par l’entreprise au 3e trimestre, à savoir 2,5 fois les cash-flows opérationnels (EBITDA; 2,87 fois le 30/09) et un rapport entre dettes nettes et dettes nettes + fonds propres de 35% (36% au 30/9). Les inconvénients de la politique tarifaire actuellement fixée par le gouvernement brésilien se sont à nouveau affirmés au 3e trimestre. Par rapport au 2e trimestre, les cours internationaux du pétrole ont progressé de 8% et le réal brésilien (BRL) s’est tassé de 11%, ce qui a causé une augmentation significative de l’écart entre les prix des carburants sur les marchés internationaux et au Brésil. Ainsi l’effet positif des hausses de prix du début de cette année a-t-il été totalement annihilé. De plus, le timing était très malheureux, puisque cette augmentation de l’écart entre les prix internationaux et ceux pratiqués au Brésil est intervenue précisément durant un trimestre où Petrobras a dû augmenter ses importations de 17% pour pouvoir satisfaire à la forte hausse de la demande intérieure de diesel (+5%). Par rapport au 2e trimestre, le chiffre d’affaires (CA) a progressé de 5,5% à 77,7 milliards BRL, soit 5,3% de plus qu’au 3e trimestre 2012. Le bénéfice opérationnel (EBIT) est en forte baisse à 5,49 milliards BRL, par rapport à un EBIT de 11,1 milliards BRL (-51%) au 2e trimestre et de 8,6 milliards BRL (-36%) l’an dernier. Outre la hausse des charges de personnel et des amortissements, cette baisse marquée de l’EBIT s’explique par la forte augmentation en BRL des prix des carburants sur les marchés internationaux et locaux. Point positif : le programme d’économies et de gains de productivité se déroule conformément au planning établi. Au 2e trimestre, le bénéfice net est tombé à 3,4 milliards BRL (-45,3%) contre 6,2 milliards BRL et 5,57 milliards BRL (-39%) l’an dernier. En USD, le bénéfice net a diminué de moitié, passant de 3 milliards USD ou 0,22 USD par action au 2e trimestre à 1,48 milliard USD ou 0,11 USD par action. Après les neuf premiers mois de l’année, le bénéfice par action s’élève à 0,64 USD, contre 0,56 USD l’an dernier (+14,3%). Petrobras devrait encore installer six plateformes de forage supplémentaires dans le bassin de Santos d’ici à la fin de l’année, qui contribueront surtout à l’augmentation de la production à partir de 2014.

Bien que la décision définitive doive encore tomber, nous saluons toute étape menant à une tarification des carburants plus conforme au marché. C’est le principal élément qui incitait la communauté des investisseurs internationaux à se détourner de l’action ces dernières années. L’action a progressé de plus de 20% depuis notre dernier article, mais le potentiel de cours reste largement suffisant à nos yeux, surtout en cas de décision positive en novembre. Petrobras est toujours ” digne d’achat ” (1C).

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