Pernod-Ricard

Action redevenue chère. Vendre.

Le groupe français de spiritueux sort d’un exercice 2013-2014 (clos le 30/6) difficile, notamment en Chine. Les campagnes menées par les autorités contre les fêtes et les cadeaux extravagants ont pesé sur la demande, en particulier des variétés de whisky et de cognac haut de gamme. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a reculé de 7% à 7,94 milliards EUR sur l’exercice 2013-2014 (période du 01/07 au 30/06), avec surtout une nette contraction des ventes de cognac Martell et de whisky Royal Salute (respectivement -9 et -8%). Sous un angle d’observation régional, nous constatons en Asie une baisse de 12% (-23% pour la Chine). Sans la Chine, le groupe aurait enregistré une croissance de 5% à taux de change constant, au lieu d’un repli de 4%. Malgré le recul du CA en Chine, l’objectif de croissance de 1 à 3% a été atteint : le cash-flow opérationnel (EBITDA) a progressé de 2%, à 2,06 milliards EUR sur l’exercice 2013-2014. C’est certes la plus faible augmentation depuis l’exercice 2009/2010, mais elle représente une hausse de la marge d’EBIT de 52 points de base (0,52%), la plus forte en quatre ans. Les résultats du 1er trimestre de l’exercice 2014-2015 ont permis un rebond de l’action. Car les ventes, surtout, ont dépassé les prévisions des analystes. La croissance organique du CA s’élève à 2% alors que l’on tablait sur 1,6%, en raison d’une croissance plus rapide que prévu en Asie. Pernod-Ricard est né en 1975 de la fusion de deux entreprises françaises spécialisées dans les boissons anisées (Pernod et Ricard). De nombreuses acquisitions ont suivi. Nous retiendrons surtout le rachat des activités dans les vins et les spiritueux de Seagram en 2001. En 2005, Pernod-Ricard double de taille et devient numéro deux mondial dans les vins et spiritueux après le rachat d’Allied Domecq avec Fortune Brands. Trois ans plus tard venait s’ajouter le propriétaire (Wines&Spirits) des vodkas ABSOLUT, ce qui a permis à Pernod Ricard de devenir co-leader mondial et surtout de se profiler comme le leader mondial dans les marques premium et de prestige dans les spiritueux. Au terme de cette série d’acquisitions, le groupe dispose aujourd’hui de 75 entreprises actives sur quatre continents, avec 36 marques “stratégiques”. La moitié (18) d’entre elles sont des marques clés locales fortes, auxquelles on peut ajouter quatre marques de vins dont l’Australienne Jacob’s Creek, et le “top 14” des (grandes) marques internationales : deux icônes mondiales – la vodka ABSOLUT et le scotch whisky Chivas Regal -, sept marques premium – le pastis Ricard, le whisky Ballantine’s, le whiskey irlandais Jameson, le rhum Havana Club, le gin Beefeater, les liqueurs Malibu et Kahlua – et cinq marques de prestige – le cognac Martell, les whiskies The Glenlivet et Royal Salute et les champagnes Mumm et Perrier-Jouët. Les deux priorités stratégiques de la direction de Pernod-Ricard pour accroître la valeur sont l’innovation constante et la ‘premiumisation’ (montée en gamme des marques), la première étant destinée à accroître les ventes et la seconde, à améliorer les marges.

Conclusion

Pernod-Ricard a récemment opéré un très net mouvement de rattrapage. L’action est redevenue chère à 19 fois le bénéfice attendu pour l’exercice 2014-2015 et surtout un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 14. D’où la décision de revoir le conseil à la baisse.

Conseil: vendre

Risque: faible

Rating: 3A

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