Peabody Energy

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L’avenir ne cesse de s’assombrir pour le premier producteur américain de charbon. Et le regroupement d’actions de l’an dernier, au terme duquel cinq actions anciennes ont été échangées contre une action nouvelle, n’a pas apporté d’éclaircies. De plus en plus de signaux suggèrent que le groupe de charbons emprunte la même voie que ses concurrents Walter Energy, Alpha Natural Resources et Arch Coal, qui ont demandé la faillite ou une protection temporaire contre leurs créanciers. Nous n’en sommes pas encore là, mais des mesures s’imposent à court terme. Le talon d’Achille de Peabody reste sa position d’endettement élevée de 6,3milliards USD. Elle est principalement la conséquence de l’acquisition de MacArthur Coal (4,9milliards USD) en 2011, lorsque le charbon était beaucoup plus cher. Environ un quart de cette dette doit être apurée en novembre prochain. La majeure partie du remboursement n’interviendra qu’après 2020. Les cash-flows sont négatifs depuis le 2etrimestre de l’an dernier, et les liquidités disponibles sont en baisse constante. La ligne de crédit de 1,65milliard USD a déjà été entièrement sollicitée et il ne restait qu’un peu plus de 900millions USD en caisse au début du mois. Une partie de ce montant a en outre été réservée pour un investissement convenu précédemment. Peabody a engagé des discussions avec plusieurs partenaires financiers sur un rééchelonnement de la dette, mais aucun accord n’a été trouvé à ce jour avec les créanciers. Le producteur de charbon a essuyé sa neuvième perte trimestrielle successive au dernier trimestre de l’an dernier. Elle a atteint 9,27USD par action, alors que la perte sur l’ensemble de l’exercice s’établit à 9,55USD par action. Outre les charges financières élevées, le principal problème que rencontre le groupe est la baisse des ventes. Le chiffre d’affaires (CA) s’est contracté de 22% à 1,31milliard USD au 4etrimestre en raison du recul des prix et d’une diminution de la production. Peabody a produit 57,9millions de tonnes de charbon au 4e trimestre, soit 10% de moins qu’il y a un an. Sur l’ensemble de l’année 2015, le CA (6,79milliards USD) et la production (228,8millions de tonnes) sont en baisse de respectivement 17,4% et 8,4%. Les cash-flows opérationnels ajustés (EBITDA) sont retombés à 53millions USD au 4etrimestre, plus de moitié moins que les attentes, alors qu’ils atteignaient encore près de 208millions USD il y a un an. Sur base annuelle, le recul atteint presque 50%, à 435millions USD. Pour 2016, on prévoit une nouvelle baisse de la production, à entre 195 et 210 millions de tonnes. La diminution de la production concerne avant tout les États-Unis, et s’explique principalement par le durcissement des règles environnementales, mais aussi de la baisse des prix du gaz naturel. Une évolution d’autant plus regrettable que ce sont les activités américaines qui apportent la plus forte contribution aux cash-flows du groupe. Aucune amélioration en vue non plus en Australie où le prix du charbon pour l’acier est retombé à son plus bas niveau en plus de 10ans.

Conclusion

Il est crucial pour Peabody d’obtenir un rééchelonnement de la dette à court terme, sinon le groupe américain subira le même sort que de nombreux concurrents qui ont jeté le gant ces dernières années. Il n’y a aucune amélioration à attendre sur le plan opérationnel dans l’immédiat, d’où l’abaissement du conseil. Des positions ne peuvent être conservées que pour des raisons spéculatives.

Conseil : vendre

Risque : élevé

Rating : 3C

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