Pas de catalyseur à brève échéance pour Apple

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Le nouveau cycle de remplacement ne s’engagera qu’une fois que la 5G commencera à s’imposer, or son déploiement à grande échelle n’interviendra sans doute pas avant un an.

Le dernier rapport trimestriel d’Apple a été bien accueilli – non qu’il soit extraordinaire, mais l’on s’attendait à pire. La vigueur du dollar, l’interminable guerre commerciale et la concurrence intense pèsent sur les chiffres. Comme aucun de ces facteurs n’est neuf, investisseurs et analystes n’avaient pas placé la barre trop haut. Au cours du trimestre qui s’est achevé fin juin, Apple a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 53,81 milliards de dollars; c’est 1% de mieux qu’il y a un an, et un demi-milliard environ de plus que le consensus.

Les ventes d’iPhone se tassent depuis plusieurs trimestres. Apple ne détaille plus les volumes écoulés, mais le CA de la division a cédé 12% sur une base annuelle, à un peu moins de 26 milliards de dollars (consensus: 26,3 milliards). Le produit phare du groupe prend ainsi à son compte moins de la moitié du CA consolidé, ce qui n’était plus arrivé depuis 2012. Dans le segment supérieur, l’iPhone est concurrencé par Samsung et par plusieurs produits chinois. Vu son prix élevé, ses parts s’érodent sur la plupart des marchés finaux. Le nouveau cycle de remplacement ne s’engagera qu’une fois que la 5G commencera à s’imposer, or son déploiement à grande échelle n’interviendra sans doute pas avant un an.

Si les ventes d’iPad sont restées en deçà des prévisions, les Mac, de même que la division Wearables, Home and Accessories, ont agréablement surpris. La division Services a enregistré une croissance de 13%, à 11,45 milliards de dollars (consensus: 11,7 milliards), contre une croissance de 16% encore au trimestre précédent. L’Apple Pay a pour la première fois franchi la barre du milliard de transactions mensuelles. Le CA consolidé ne croît pas au même rythme que celui d’autres valeurs vedettes du Nasdaq, ce que les marges bénéficiaires élevées compensent en partie. Bien qu’en léger recul, la marge brute réalisée sur les produits atteint toujours 30,4%; les services affichent une marge de 64,1%, soit près de 5% de mieux que les prévisions. La marge du groupe s’établit par conséquent à 37,6%.

Apple table pour ce trimestre sur un CA de 61 à 64 milliards de dollars et une marge brute de 37,5 à 38,5%. Il a payé 21 milliards aux actionnaires, dont 17 sous la forme de rachats d’actions, au 3e trimestre (62,5 milliards depuis le début de l’année). Le dividende avait été relevé de 0,73 à 0,77 dollar par action et le budget pour les rachats d’actions suivants, de 75 milliards de dollars, plus tôt dans l’année. Au terme du 1er semestre, la trésorerie s’élevait à 211 milliards de dollars, contre 285 milliards en septembre 2017. Mais l’endettement est passé de plus de 120 à 108,4 milliards de dollars, soit une trésorerie nette de plus de 102 milliards. A terme, la direction vise un bilan neutre sur le plan de la trésorerie, ce qui signifie que le montant net pourrait être distribué. La trésorerie ne cesse par ailleurs d’augmenter, puisque le groupe va générer 60 milliards de dollars environ (avant dividende) de cash-flows disponibles en 2019.

Conclusion

Malgré ses bonnes performances relatives, la croissance de la division Services ralentit et son ampleur ne suffit pas à faire la différence. La situation de l’iPhone ne devrait pas s’améliorer au cours des 12 prochains mois, durant lesquels Apple continuera sans doute à perdre des parts de marché dans le segment supérieur. L’opérationnel est donc peu réjouissant, ce que compensent les rémunérations très généreuses, qui devraient d’ailleurs augmenter encore, payées aux actionnaires.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 200,99 dollars

Marché: Nasdaq

Ticker: AAPL US

Code ISIN: US0378331005

Capit. boursière: 908,3 milliards USD

C/B 2018: 17

C/B attendu 2019: 17

Perf. cours sur 12 mois: -1%

Perf. cours depuis 01/01: +28%

Rendement du dividende: 1,5%

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