Pas d’oeufs dans le spéculoos Lotus !

L'usine Lotus à Lembeke © Belga

L’action devait reprendre son souffle après deux grands millésimes, ce qui s’est traduit jusqu’en août par un léger repli. Mais la pénurie d’oeufs résultant de la crise du Fipronil a incité le marché à faire reculer encore le cours de Lotus Bakeries. Or le spéculoos, son produit phare, ne contient pas d’oeufs. Cela dit, c’est une opportunité à saisir.

A moins que les deux derniers mois ne réservent une énorme surprise, l’action du spécialiste est-flandrien du spéculoos et des biscuits ne battra pas l’indice Bel 20 en 2017, pour la première fois en 16 ans. Le différentiel de rendement entre les deux, +15% pour le Bel 20 contre -14% pour Lotus, est trop grand. Comme prévu, 2017 aura été une année normale, après deux années (2015 et 2016) exceptionnelles. Hors dividendes distribués, l’action a progressé de 88% en 2015 (de 933 euros à 1.750 euros) et de 43 % en 2016 (à 2.500 euros). C’est le résultat d’une croissance organique (hors acquisitions) très soutenue de 13,3% et 16,6%, et de l’acquisition en 2015 de deux entreprises britanniques actives dans les en-cas : Natural Balance Foods (67%, prix de l’acquisition : 56 millions d’euros) et Urban Fresh Foods (100%, 97,3 millions d’euros).

Le chiffre d’affaires (CA) de Lotus a progressé de 18,3%, à 411,6 millions d’euros, en 2015, et de 23,3%, à 507,2 millions d’euros, en 2016. Il n’est donc pas illogique que les ambitions pour cette année soient plus modestes, avec en premier lieu une consolidation du CA record de 2016. L’action devait reprendre son souffle après deux grands millésimes, ce qui s’est traduit jusqu’en août par un léger repli à environ 2.300 euros. Cette tendance légèrement négative s’est accélérée récemment après des informations faisant état d’une pénurie d’oeufs à la suite de la crise du Fipronil. Le manque de poules pondeuses a entraîné une forte augmentation des prix des oeufs, et on s’attend à ce qu’elle érode les marges bénéficiaires de Lotus. L’important est cependant que le spéculoos, le principal produit du groupe, ne contient pas d’oeufs. Aucune raison de paniquer, donc. Le CA a progressé de 1%, à 250,9 millions d’euros, au premier semestre. La baisse de la livre (10% par rapport au premier semestre 2016) n’est pas non plus passée inaperçue, puisque Lotus réalise près de 20% de son CA dans la monnaie britannique. Hors effets de change, la croissance du CA atteindrait près de 3%, la plus forte progression étant à nouveau à mettre à l’actif du nouveau segment des en-cas naturels : Nãkd et Trek (Natural Balance Foods) et Bear et Urban Fruit (Urban Fresh Foods). Au cours des années à venir, Lotus accélérera la commercialisation de ces produits sur les marchés connus. Le segment est un nouveau pôle de croissance important pour l’entreprise belge.

Lotus Biscoff, la contraction de “biscuit with coffee”, le nom international du spéculoos Lotus, a de nouveau vu ses ventes augmenter malgré une base de comparaison difficile. Un élément crucial dans ce segment est la construction d’une première fabrique de spéculoos en dehors de Lembeke. Elle sera inaugurée durant la deuxième moitié de 2019 dans l’Etat américain de Caroline du Nord. Les Etats-Unis sont le plus vaste marché de spéculoos depuis l’an dernier, mais Lotus y voit encore plusieurs décennies de croissance.

Nous nous attendons également à de nouvelles acquisitions à terme. Lotus dispose d’un bilan très robuste.

Conclusion

Nous voyons dans le repli consécutif à la crise du Fipronil une opportunité de reprendre Lotus Bakeries parmi les valeurs de base du portefeuille modèle. Un nouveau recul est très possible à court terme. Nous n’avons aucun empressement, d’autant que Lotus est par excellence un choix pour le long terme. Vu le potentiel de croissance intact à longue échéance, la valorisation est redevenue acceptable à 27 et 25 fois le bénéfice attendu en 2017 et 2018.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

Cours : 2165 euros

Ticker : LOTB BB

Code ISIN : BE0003604155

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 1,85 milliard EUR

C/B 2016 : 28

C/B 2017 : 27

Perf. cours sur 12 mois : -14 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -14 %

Rendement du dividende : 0,7 %

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