Oxurion: une étape importante franchie haut la main

L’entreprise caresse l’espoir, après les résultats obtenus dernièrement avec le THR-149, que sa molécule devienne un médicament constituant une amélioration majeure.

Après l’échec essuyé avec son produit Jetrea en 2015, l’entreprise biotechnologique louvaniste a décidé de se concentrer surtout sur le développement de molécules destinées au traitement de maladies oculaires causées par le diabète. Le deuxième semestre de l’exercice courant révélera la valeur de ce nouveau pipeline: outre les résultats de l’étude de phase I portant sur le THR-149, qui viennent d’être dévoilés, nous connaîtrons ceux de deux essais de phase II sur le THR-317 et d’une étude de phase I sur le THR-687.

La phase I de l’étude portant sur le traitement de l’oedème maculaire diabétique (OMD) à l’aide du THR-149, un inhibiteur de kallicréine plasmatique (Pkal), a livré d’excellents résultats s’agissant de la sécurité et de l’efficacité. Les douze patients testés ont bien supporté le produit (trois groupes, un dosage différent par groupe, une seule injection par individu; pas de groupe de contrôle); ni toxicité liée au dosage ni effets secondaires notables n’ont été constatés. L’efficacité clinique a été mesurée en observant l’évolution de la “meilleure acuité visuelle corrigée” (paramètre MAVC). Le THR-149 a, dès le premier jour, entraîné une amélioration de la MAVC; après 14 jours, une amélioration de 7,5 lettres en moyenne. De plus, on constatait toujours une amélioration moyenne de 6,5 lettres après 90 jours. Pour l’heure, les patients présentant un OMD sont traités à l’aide d’anti-VEGF (médicaments bloquant le facteur de croissance endothélial vasculaire), tels le Lucentis et l’Eylea, administrés une fois par mois, qui entraînent une amélioration comparable de la vue, mais pas sur tous les patients; la moitié, sinon plus, des individus bénéficiant de ce traitement en est insatisfaite. Les inhibiteurs de Pkal pourraient dès lors leur venir en aide.

Le pionnier dans ce dernier segment est l’américain Kalvista, qui mène une étude de phase II sur le KVD001 dont les résultats sont attendus au deuxième semestre. Les analystes estiment à deux milliards de dollars le chiffre d’affaires qu’il pourrait produire. Lors d’une étude précédente au cours de laquelle 14 patients s’en sont vu administrer, une amélioration d’une lettre a été constatée après 14 jours, de 4,5 lettres après 84 jours. Oxurion caresse donc l’espoir, après les résultats obtenus dernièrement avec le THR-149, que sa molécule devienne un médicament constituant une amélioration majeure (best in class). L’entreprise entend démarrer l’an prochain une étude de phase II sur des patients qui ne réagissent pas de manière optimale à un traitement anti-VEGF.

Au troisième trimestre seront publiés les résultats d’une étude de phase IIa portant sur l’association de l’anti-PLGF (il bloque le facteur de croissance placentaire) THR-317 et du Lucentis. Oxurion espère qu’ensemble, ces molécules seront plus efficaces que le seul Lucentis. Avant la fin de l’année, nous connaîtrons également les résultats d’une étude de phase II consacrée au traitement avec le THR-317 de la télangiectasie maculaire de type 1 et d’une étude de phase I testant le THR-687, un inhibiteur d’intégrines prometteur, sur la rétinopathie diabétique. Oxurion publiera en outre des informations sur son pipeline de molécules de nouvelle génération à l’étude en vue de traiter des tumeurs.

Conclusion

L’action Oxurion a bondi de plus de 20% à la publication des résultats relatifs au THR-149. Pourtant, la valeur de l’entreprise – environ 100 millions d’euros – est toujours très faible. Le potentiel haussier demeure énorme. Pour l’investisseur conscient des risques.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 4,64 euros

Ticker: THR BB

Code ISIN: BE0974281132

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 178 millions EUR

C/B 2018: –

C/B attendu 2019: –

Perf. cours sur 12 mois: -38%

Perf. cours depuis e 01/01: +28%

Rendement du dividende: –

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