Orpea

Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Vers les 40.000 lits

35,69 EUR – 4B

Orpea (ticker ORP sur NYSE Euronext Paris ; code ISIN : FR0000184798) est appelée l’ “Aedifica française”. Pour autant, ce n’est pas totalement lui rendre justice. Tout d’abord, il y a l’énorme différence en termes de taille. La sicafi résidentielle belge affiche une capitalisation boursière équivalente à moins du quart de celle d’Orpea. Mais un élément peut-être plus important est le fait que la société française ne se contente pas d’être propriétaire de l’immobilier : elle participe également à l’exploitation d’instituts de repos et de soins. De plus, le groupe comprend encore la filiale Clinea qui exploite des cliniques psychiatriques. Le groupe Orpea a été fondé en 1989 par le docteur Jean-Claude Marian. Il affiche ainsi non seulement plus de deux décennies d’expérience et d’expertise dans cette activité spécifique. Mais en plus, Orpea a eu le temps de grandir et de devenir un acteur d’envergure européenne dans le secteur de l’accueil des personnes dépendantes. Car c’est encore une différence par rapport à Aedifica, exclusivement active en Belgique : Orpea, ce sont près de 35.000 lits exploités, dont 26.500 en France et 8.500 répartis entre la Belgique, l’Espagne, l’Italie et la Suisse. Sans oublier les sites en construction pour une capacité de 5.400 lits. Au total, le groupe compte 431 implantations. La trajectoire pour les quatre à cinq prochaines années est donc parfaitement balisée, indépendamment du contexte économique. La croissance réalisée par Orpea au cours de la décennie écoulée est carrément impressionnante. De l’exercice 2002 à l’exercice 2012 inclus, nous notons ainsi les taux de croissance suivants : +22% (2002), +23% (2003), +23% (2004), +31% (2005), +34% (2006), +31% (2007), +29% (2008), +20% (2009), +14% (2010), +28% (2011) et +16% (2012). Le chiffre d’affaires (CA) de 1,429 milliard EUR de 2012 représente 9,2 fois celui de 2002. Sur la même période, le nombre de lits a été multiplié par cinq ; le résultat net a suivi parfaitement la croissance du CA (x 9,2), ce qui suggère que cette croissance spectaculaire ne s’est pas faite au détriment de la marge bénéficiaire. L’an dernier, la croissance du CA et du bénéfice fut par ailleurs à nouveau solide. Le CA a donc augmenté de 15,8%, à 1,429 milliard EUR (CA 2002 : 150 millions EUR; CA 2011 : 1,234 milliard EUR), ce qui est parfaitement en ligne avec l’ambition de la direction de porter son CA à 1,425 milliard EUR. Qui plus est, cette croissance est rentable : le bénéfice net s’est hissé à 97 millions EUR (contre 80,3 millions EUR ou +20,8%). Par action, on note une hausse de 1,51 EUR à 1,83 EUR, ce qui est à nouveau conforme à l’objectif d’atteindre un bénéfice par action proche de 1,8 EUR par action. Un inconvénient non négligeable pour les amateurs de rendement est la propension d’Orpea à réinvestir ses bénéfices dans la croissance, ce qui ne laisse pas grand-chose pour un dividende (à peine 0,60 EUR par action). Désormais, nous connaissons aussi le CA des trois premiers mois de cette année : 384,5 millions EUR ou 14,2% de plus qu’au 1er trimestre de l’an dernier. Notons la croissance soutenue en dehors de la France (+70% contre +7% dans l’Hexagone), ce qui suppose que les activités internationales, dont la Belgique, représentent désormais 17% du CA, contre seulement 11% fin mars l’an dernier. Pour la première fois, le groupe a également évoqué ses projets d’investissements en Chine. L’objectif de CA pour l’ensemble de l’exercice 2013 s’élève à 1,6 milliard EUR (environ 12% de plus que l’an dernier) en raison de la mise en service de 2000 lits supplémentaires.

Orpea présente le profil d’une valeur de croissance défensive avec une belle visibilité sur l’évolution du CA et du bénéfice. Mais depuis le rebond de 40% du cours des 12 derniers mois et le dépassement de notre valeur intrinsèque (1,75 milliard EUR), l’action n’est plus bon marché. Nous maintenons le conseil à “alléger” (rating 4B).

ALLEGER

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