Orange Belgique, une perle dans le secteur des télécoms belge

© Getty Images/fStop

Câblo-opérateur aux résultats excellents, Orange Belgique est une oasis de croissance dans un paysage des télécommunications par ailleurs aride. Son offre plaît aux clients qui ne veulent plus des bouquets de téléphonie fixe et mobile et d’Internet à large bande, un résultat qu’expliquent ses efforts commerciaux en faveur du marché mobile.

Le nombre d’abonnés à la téléphonie mobile a augmenté de 37.000 unités au 3e trimestre (consensus: +18.000); Orange Belgique en recense désormais 2,7 millions (+3,9% en un an). Le nombre d’abonnés au câble est passé à 382.000 (+25% en un an). L’entreprise a accueilli 17.000 nouveaux clients. Elle détient désormais 8% du marché du câble, ce qui lui laisse un potentiel de croissance toujours important. Le chiffre d’affaires (CA) consolidé s’est établi à 346,3 millions d’euros (+3,3% en 12 mois), ce qui est conforme aux attentes. Le CA de l’exercice ne devrait croître que d’une manière limitée (consensus: +3,1%, à 1,36 milliard d’euros). Le plan de transformation Bold Inside a soutenu la rentabilité. L’excédent brut d’exploitation ajusté retraité (EBITDAaL), indicateur principal de la rentabilité chez Orange Belgique, s’est accru de 8,1%, à 96,7 millions d’euros (consensus: 92 millions). A 27,9%, la marge d’EBITDAaL a à peine frémi d’un trimestre à l’autre. Sur neuf mois, l’EBITDAaL s’est établi à 257,9 millions d’euros. Orange Belgique s’attend à faire un peu mieux sur l’exercice que les 320-340 millions d’euros pronostiqués jusqu’ici. Plombé par la hausse des investissements et des amortissements, le bénéfice net, de 18 millions d’euros, est de 16% inférieur à celui de l’an passé.

Le secteur des télécoms belge va devoir trancher, à relativement brève échéance, un certain nombre de noeuds, interconnectés et essentiels pour l’avenir d’Orange Belgique, entre autres. Le premier est celui du rachat de l’opérateur wallon Voo, dont l’intercommunale Nethys, l’actuel propriétaire, met 50% à 75% des actions en vente. Voo étant valorisé à 1,4 milliard d’euros, le repreneur va devoir débourser entre 700 millions et 1 milliard d’euros. Or Orange Belgique n’est pas l’offrant le plus doté; Telenet, mais aussi plusieurs fonds d’investissement, sont des candidats très sérieux. Un mariage entre Orange Belgique et Voo pourrait mettre Proximus en difficulté en Wallonie, et être un nouveau catalyseur de croissance.

La question des licences 5G est un autre de ces dossiers. Les enchères sont actuellement prévues pour le 2e trimestre de 2022, mais l’arrivée d’un 4e opérateur pourrait bien bouleverser la donne. A cela s’ajoute, enfin, le projet de vente du parc d’antennes-relais. Plusieurs opérateurs étrangers ont déjà versé leur propre parc dans une entreprise distincte, avant, pour certains, de l’introduire en Bourse. La mine d’or cachée que constitueraient ces antennes a été, au début de cette année, un des principaux arguments avancés par les actionnaires minoritaires d’Orange Belgique pour refuser l’offre de la maison mère. Orange Belgique a achevé le 3e trimestre sur un endettement net de 63,3 millions d’euros (consensus: 88,5 millions). La dette nette ne représente donc plus que 0,2 fois l’EBITDAaL escompté.

Conclusion

Cela fait trois trimestres qu’Orange Belgique affiche d’excellents résultats opérationnels. Des incertitudes planent certes au-dessus du paysage des télécoms belge mais à 0,9 fois le CA et 3,4 fois l’EBITDAaL attendu, la société compte en Europe parmi les moins chères du secteur. Elle combine en outre comme peu d’autres croissance et rentabilité.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 19,42 euros

Ticker: OBEL BB

Code ISIN: BE0003735496

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,2 milliard EUR

C/B 2020: 22

C/B attendu 2021: 18

Perf. cours sur 12 mois: +36%

Perf. cours depuis le 01/01: -11%

Rendement du dividende: 2,6%

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