Oracle

Pas d’amélioration en vue à court terme

Les géants de la technologie doivent sauvegarder leur position dans des conditions de marché en évolution constante. Ainsi le fabricant de logiciels Oracle doit-il faire notamment face à plusieurs ennemis. Parmi ceux-ci, les plus dangereux sont ces entreprises de moindre envergure ou débutantes actives dans le segment du cloud computing. Oracle est arrivé trop tard sur le marché des logiciels sur Internet. L’entreprise de Larry Ellison a donc tenté de rectifier cette erreur à grand coup d’acquisitions dans le segment du cloud. A son tableau de chasse figurent notamment RightNow Technologies, Taleo, Responsys et BlueKai. Il s’agit à présent d’intégrer ces entreprises dans le reste du groupe. Et le processus est manifestement plus lent qu’espéré, puisqu’Oracle n’est pas parvenu à regagner des parts de marché. Le groupe reste également très dépendant de sa gamme classique de logiciels de bases de données, qui était naguère son coeur d’activité. Or Oracle est également sous pression dans ce segment. Outre leur éternel rival SAP, les Américains doivent désormais tenir compte de Microsoft qui leur fait concurrence avec ses propres bases de données. Après un 2e trimestre étonnamment bon (septembre à novembre), les derniers résultats publiés ont ramené les optimistes les pieds sur terre. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe a progressé de 3,8% à 9,31 milliards USD, environ 50 millions USD sous les prévisions moyennes des analystes. Cela fait près de trois ans qu’Oracle n’a pas publié une hausse de son CA de plus de 5%. Le bénéfice net a crû de 2,4% à 2,57 milliards USD ou 0,56 USD par action. Hors éléments uniques, le bénéfice s’établit à 0,68 USD par action, 2 centimes de moins que les attentes. Les ventes de logiciels, qui représentent environ trois quarts du CA, ont progressé de 4,5%. Mais la croissance des nouvelles licences de logiciels et autres abonnements aux services cloud n’a pas dépassé 3,6%, alors que l’on espérait près du double. Heureusement, le nombre de nouvelles réservations pour des services cloud a progressé de 60%. Le CA des services cloud franchira pour la première fois le seuil du milliard USD au terme du présent exercice, clôturé en mai. Cela représenterait une hausse de 18% sur base actuelle. La branche hardware, qui comprend principalement les activités de Sun Microsystems, a gagné 6,6%. Et la vente par IBM de son département Serveurs à Lenovo au début de cette année ne devrait avoir qu’un impact limité sur Oracle, qui vise surtout le segment supérieur du marché. Pour le trimestre en cours, Oracle pronostique une croissance du CA comprise entre 3% et 7%. Le point médian (11,5 milliards USD) correspond à peu près aux attentes des analystes. Au 3e trimestre, Oracle a généré des cash-flows libres de 14,4 milliards USD. Compte tenu d’une trésorerie de 37,2 milliards USD, le groupe a donc la possibilité de procéder à de nouvelles acquisitions, de verser un dividende et d’acheter des actions propres.

Conclusion

Malgré les nombreuses acquisitions, Oracle n’a toujours pas trouvé la formule pour renouer avec la croissance. Cela s’exprime également dans la valorisation significativement inférieure à celle des concurrents par rapport aux bénéfices et au CA, ces derniers pouvant cependant présenter une croissance plus convaincante. A court terme, il ne faut guère attendre d’amélioration.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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