Oracle

Croissance décevante

30,45 USD – 3C

Oracle arrive relativement tard dans le segment des logiciels ” cloud based ” et a été sanctionné pour cela ces derniers trimestres. Le groupe de logiciels américain a longtemps dominé, avec SAP, le segment des logiciels de banques de données. Avec l’achat de Sun Microsystems, Oracle a tenté d’intégrer ce logiciel dans une offre de matériel propre, mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Oracle n’a finalement lancé une offre cloud digne de ce nom que l’an dernier, après plusieurs acquisitions ciblées, à un moment où de plus petites entreprises telles que Salesforce.com avaient déjà conquis une part du marché à l’aide d’une politique de prix agressive. Le résultat est qu’Oracle a dû déplorer des ventes décevantes de licences de logiciels pour le 2e trimestre consécutif. Au cours de la période de trois mois qui se termine le 31 mai, les ventes de nouvelles licences ont progressé d’à peine 1%, à 4,03 milliards USD. C’est plus de 200 millions USD de moins que le consensus. Oracle avait lui-même anticipé une augmentation comprise entre 1 et 11%. Même si l’on tient compte de l’évolution défavorable du dollar (USD), la hausse se limite à 2%. Oracle s’est empressé de préciser qu’il n’avait pas perdu d’importants contrats en faveur de la concurrence. L’Europe s’est finalement étonnamment bien portée compte tenu des circonstances, et représente désormais 17% du chiffre d’affaires (CA) du groupe. L’offre de cloud d’Oracle ne porte donc pas encore les fruits espérés. Le flamboyant directeur du groupe, Larry Ellison, espère inverser la vapeur avec le nouveau produit database 12c pour utilisation dans le nuage. Microsoft, notamment, se serait déjà engagé à utiliser le nouveau produit. La division qui livre les actualisations de logiciels et le support a toutefois vu son CA s’accroître de 8%, à 4,4 milliards USD. Le CA du matériel est légèrement supérieur aux attentes, après plusieurs trimestres décevants, mais la barre était placée très bas. Sur base annuelle, les ventes ont reculé de 13%, à 849 millions USD. Au trimestre écoulé, la ligne de produits Exadata aurait grappillé des parts de marchés aux IBM P Series, son principal concurrent. Au niveau du groupe, le CA (11 milliards USD) est pour autant inchangé par rapport à l’an dernier. Le chiffre était cependant inférieur de plus de 100 millions USD au consensus. Le bénéfice net adapté s’est accru de 5%, à 0,87 USD par action. Oracle génère encore des cash-flows élevés et sa marge opérationnelle est conforme aux prévisions, à 51%. Sur l’ensemble de l’exercice également, le CA est resté inchangé à 37,2 milliards USD. Le bénéfice net a cependant progressé de 15%, à 2,26 USD par action. Ceci découle notamment du rachat d’actions propres. Oracle a d’ailleurs annoncé que le programme en cours de rachat d’actions propres a été prolongé aux prochains trimestres. Le groupe de logiciels rachètera encore 12 milliards USD d’actions propres. Le dividende a également été doublé, à 0,12 USD par trimestre. Pour le trimestre courant, Oracle anticipe une hausse de son CA de 3 à 6%. Au 15 juillet, l’action déménagera du Nasdaq au New York Stock Exchange (NYSE). Le ticker ORCL est maintenu.

Lors de la présentation des résultats trimestriels précédents, nous évoquions encore un “accident de parcours” pour Oracle, mais il semble que ce soit bien davantage, finalement. En matière de cloud, la société de logiciels est montée tard dans le train et elle ne semble pas parvenir à rattraper celui de la concurrence. Oracle affirme toutefois que le nouveau produit de banque de données 12c peut changer la donne, mais les investisseurs préfèrent (à juste titre) en être sûrs avant de se positionner. L’action a reflué de 8% et depuis le début de cette année, elle sous-performe de 15% le Nasdaq et le S&P500. Retenons cependant que les marges et les cash-flows sont généreux, que le dividende a été doublé et le programme de rachat d’actions a été prolongé. A 12 fois le bénéfice attendu, l’action est correctement valorisée. Même depuis le repli, il n’y a pas d’urgence à acheter, c’est pourquoi notre conseil reste inchangé à “conserver” (rating 3C).

A CONSERVER / ATTENDRE

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