Oracle: croissance du chiffre d’affaires toujours poussive

Plutôt performant, Oracle est toutefois un acteur mineur face à des géants comme Amazon, Microsoft ou Alphabet. Les excellents chiffres de certains de ses sous-segments ne suffisent pas à faire la différence au niveau des résultats du groupe. La marge opérationnelle ajustée n’en a pas moins progressé, grâce à la politique de compression des coûts.

Le chiffre d’affaires (CA) d’Oracle stagne pour la 3e année consécutive: il plafonne, pour l’exercice 2019-2020, clôturé fin mai, à 39,1 milliards de dollars, contre 39,5 milliards en 2019 et 39,8 milliards en 2018. Bien que le groupe ait connu plusieurs bons trimestres durant ces années et malgré les généreux investissements destinés à lui permettre de jouer un rôle majeur dans le segment du cloud, les faux départs se sont multipliés.

Si Oracle est plutôt performant, il reste un acteur mineur face à des géants comme Amazon (AWS), Microsoft (Azure) ou même Alphabet (Google Cloud). Ceci dit, l’Oracle Cloud Infrastructure a accueilli un prestigieux nouveau client: Zoom. Hélas, le 4e trimestre n’a apporté aucune amélioration et le CA a plafonné à 10,44 milliards de dollars (pronostic: 10,7 milliards). La croissance (+2%) enregistrée au 3e trimestre ne s’est une nouvelle fois pas concrétisée. Sur une base annuelle, le recul atteint 6%, ou encore 4% à cours de change constants. Cloud Services and License Support, le pôle le plus important du groupe, a limité les dégâts en affichant une croissance de 3% à cours de change constants (6,85 milliards de dollars; 65% du CA consolidé). La majorité du CA de cette division étant réalisée par des formules d’abonnement, elle est récurrente. Plusieurs sous-segments se portent bien. Oracle a par exemple réalisé une croissance de 32% sur son progiciel Fusion ERP (gestion financière et logistique) et de 27% sur Fusion HCP (gestion du personnel). Cela n’a toutefois pas suffi à faire la différence au niveau du groupe. Le CA de Cloud and On-Premise Software (vente de licences de logiciels classiques) a chuté de 21%, à moins de 2 milliards de dollars. Le Hardware (-7%) et les Services (-8%) sont eux aussi en recul, à 901 millions et 735 millions de dollars respectivement. La marge opérationnelle ajustée n’en a pas moins augmenté de 2%, à 49,2%, en glissement annuel, sous l’effet de la politique de compression des coûts. Le rachat de titres a porté à 1,20 dollar, au lieu de 1,15 dollar prévu, le bénéfice par action.

En raison des incertitudes régnantes, Oracle n’a pas publié de prévisions pour l’exercice annuel mais vise, pour ce 1er trimestre, une croissance de 0% à 2% de son CA. Il a racheté, au 4e trimestre, 107 millions de ses actions, pour un montant de 5,2 milliards de dollars, soit 19,2 milliards sur l’exercice. C’est impressionnant, mais nettement inférieur aux 36 milliards et plus dépensés l’année précédente – sa situation financière s’étant détériorée trop rapidement, le groupe doit aujourd’hui lever le pied. Il verse par ailleurs un dividende trimestriel de 0,24 dollar par action (3,1 milliards de dollars au titre du dernier exercice). Il a profité en début d’année des taux bas pour lever 20 milliards de dollars en émettant six emprunts obligataires, ce qui a porté sa dette à 73,7 milliards de dollars. Il disposait, au terme du dernier exercice, de 43,1 milliards en espèces.

Conclusion

La crise sanitaire ne saurait faire oublier qu’Oracle croît à peine depuis plusieurs années. L’accélération annoncée à plusieurs reprises échoue à se concrétiser, raison pour laquelle le groupe est nettement en retrait par rapport à d’autres acteurs du cloud. Les mesures de réduction des coûts assurent une meilleure rentabilité et les rachats de titres garantissent une augmentation du bénéfice par action. Mais cette stratégie n’est pas durable: malgré l’apparente faiblesse de la valorisation, nous n’allons donc pas au-delà d’un conseil neutre.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 56,9 euros

Ticker: ORCL US

Code ISIN: US68389X1054

Marché: NYSE

Capit. boursière: 173,7 milliards USD

C/B 2019: 18

C/B attendu 2020: 13,5

Perf. cours sur 12 mois: -3%

Perf. cours depuis le 01/01: +6%

Rendement du dividende: 1,7%

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