OneSpan entend accroître la part des logiciels dans son CA

Le groupe profitera du renforcement, indispensable, de la sécurité en ligne par les organismes financiers. Pour autant, ses marges ne décolleront pas vraiment: elles augmenteront (trop) lentement. OneSpan est condamné à grandir, s’il veut dominer un jour un segment. Et ne pas être avalé.

OneSpan, le nouveau nom de Vasco Data Security depuis près deux ans, est spécialisé dans la prévention de la fraude en ligne, tant à l’aide de matériel (lecteurs de cartes, le célèbre DigiPass, etc.) que de logiciels. Après que le groupe eut acquis son concurrent britannique Dealflo et changé de dénomination, il a regroupé tous ses produits et services dans une plateforme, la Trusted Identity Platform. Bien qu’elle dégage de faibles marges, la branche hardware reste importante pour OneSpan: il s’agit d’un marché de substitution – régulièrement, de nouvelles commandes sont passées. Le groupe compte parmi ses clients 18 des 20 plus grandes banques européennes et 7 des 10 plus grandes banques américaines. Le secteur financier lui procure ainsi 80% de son chiffre d’affaires (CA). OneSpan bénéficie de la croissance exponentielle du nombre de transactions mobiles.

Parce qu’il est constamment la cible de tentatives d’intrusion et de logiciels malveillants, mais aussi parce qu’il recourt de plus en plus à la numérisation et au cloud pour alléger ses coûts, le secteur financier est contraint d’accroître encore la sécurité en ligne. Il est par ailleurs soumis à des règles de plus en plus strictes (le règlement RGPD, mais aussi, depuis l’automne dernier, la PSD 2, nouvelle directive européenne sur les services de paiement). Ces tendances sont bénéfiques à OneSpan.

Porté par les ventes de matériel (+55%), le CA du troisième trimestre a atteint près de 80 millions de dollars, un record. Mais le groupe ne signe pas chaque trimestre de juteux contrats de vente. Ses CA trimestriels fluctuent énormément. OneSpan a réalisé 61% de ses ventes en Europe, 20% en Amérique et 19% en Asie. Ses distributeurs et partenaires s’adjugent environ un cinquième de ses ventes. Compte tenu d’une hausse de ses dépenses, le groupe a vu sa marge brute diminuer d’un pour cent en glissement annuel, à 67%. Début décembre, la direction a affiné ses prévisions annuelles. Le CA de 2019 sera compris non plus entre 229 et 237 mais entre 248 et 250 millions de dollars. Il s’agirait d’une croissance annuelle de 17-18%. Désormais prévu dans la fourchette de 26-28 millions de dollars, le cash-flow opérationnel (Ebitda) sera lui aussi plus élevé qu’annoncé initialement (22-27 millions); après trois trimestres, il s’établissait déjà à 19,6 millions de dollars.

OneSpan entend accroître encore la part des logiciels dans le CA consolidé (quelque 50% des ventes, au troisième trimestre, mais ce chiffre fluctue, lui aussi, beaucoup d’un trimestre à l’autre). Le groupe vise, d’ici à 2022, une marge brute de 75%. Au terme du troisième trimestre, OneSpan disposait de 81,3 millions de dollars en espèces et sa dette s’élevait à 14,2 millions. A près de 1,7 USD par action, sa position de trésorerie est très confortable. Investir dans de nouveaux produits est une priorité pour le groupe, qui n’exclut pas, à cette fin, l’une ou l’autre acquisition. En 2019, OneSpan devrait avoir dépensé en recherche et développement un tiers de plus qu’à l’exercice précédent. Les chiffres annuels définitifs seront dévoilés dans quelques semaines.

Conclusion

Le renforcement de la sécurité en ligne par les organismes financiers est une bénédiction pour OneSpan. La hausse des ventes de logiciels qui en découlera devrait entraîner une amélioration progressive, mais hélas lente, des marges du groupe. C’est que OneSpan est trop petit pour parvenir à dominer certains segments et dès lors, susceptible d’être absorbé; ce seul argument ne saurait justifier une recommandation d’achat.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 17,91 dollars

Ticker: OSPN US

Code ISIN: US92230Y1047

Marché: Nasdaq

Capit. boursière: 720 millions USD

C/B 2019: 41

C/B attendu 2020: 31

Perf. cours sur 12 mois: +39%

Rendement du dividende: –

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