Nyrstar

Le nouveau CEO Bill Scotting a pris le taureau par les cornes. Le redressement récent du prix du zinc est en outre plus que bienvenu, mais la situation financière du groupe reste fragile. La concrétisation de la vente de la division minière est dès lors cruciale.

Le nouveau CEO (directeur général) Bill Scotting est en train de mener l’entreprise minière et multimétaux belge dans des eaux financières plus calmes. Il a rapidement pris conscience de la nécessité d’intervenir d’urgence dans la division minière et de renforcer le bilan. Tout d’abord avec la conclusion d’un contrat de livraison de zinc métal pour trois ans avec le négociant de matières premières Trafigura, en échange d’une avance de 150millions USD. Une deuxième étape cruciale a suivi en février: Nyrstar a récolté 273,6millions EUR par l’émission de 608,2millions d’actions à 0,45EUR l’unité, une nette décote de 66%. Treize actions nouvelles ont été émises par lot de sept actions existantes. Une dilution énorme, donc. Compte tenu de la précédente augmentation de capital de 2014 (émission de 170millions d’actions à 1,48EUR l’unité), le nombre d’actions en circulation est passé ces deux dernières années de 170millions à près de 935,6millions d’actions. Le négociant Trafigura a souscrit à 149,9millions d’actions nouvelles, et détient ainsi 24,64% du capital. Les deux opérations ont garanti le remboursement de l’obligation de 415millions EUR, qui arrivera à échéance le 11mai. L’augmentation de capital de fin mars a porté la position de trésorerie à 240millions EUR (116millions EUR fin 2015), alors que la position nette d’endettement a reculé de 122millions EUR, à 639millions EUR. Le groupe dispose d’une facilité de crédit dormante de 450millions EUR, mais il est clair que des financements supplémentaires s’imposent. Un nouvel emprunt obligataire s’avère cependant trop coûteux pour l’instant. En attendant, le groupe a perçu 75millions USD en avril suite à la conclusion d’un nouveau contrat de livraison d’argent sur huit mois.

La deuxième priorité identifiée par Scotting est la réduction de l’exposition à une division minière chroniquement déficitaire. Le processus de vente a été lancé début janvier, et devrait aboutir à une ou plusieurs transactions avant fin juin. Entre-temps, les résultats du 1ertrimestre indiquent que les économies sur les coûts dans la division minière ont atteint 110millions EUR sur une base annuelle, alors que l’objectif était fixé à 60millions EUR. La production de zinc sous forme de concentré a baissé de 37% à 42.000tonnes en raison des fermetures de mines l’an dernier (Campo Morado, Myra Falls et Middle Tennessee) et d’interruptions de la production à la suite d’accidents de travail. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont baissé à -7millions EUR. La division Fonderie a enregistré une baisse supérieure aux attentes de la production de zinc métal, de -8% à 255.000tonnes, mais les prévisions annuelles de 1 à 1,1million de tonnes ont été confirmées. La baisse du prix du zinc et des frais de traitement a pesé sur l’EBITDA, en recul de 32% à 55millions EUR. La transformation du site australien de Port Pirie en une entité de transformation multimétaux de haute technologie avance selon le calendrier prévu. À vitesse de croisière – pour le 2esemestre 2017 – Port Pirie doit accroître l’EBITDA de 80millions EUR par an. L’EBITDA du groupe a reculé de 46%, à 37millions EUR.

Conclusion

Nyrstar a pris le taureau par les cornes. Le récent redressement du prix du zinc est plus que bienvenu, mais la situation financière du groupe reste fragile. La vente de la division minière doit dès lors absolument aboutir. Il est trop tôt pour relever le conseil.

Conseil : conserver

Risque : élevé

Rating : 2C

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