Nyrstar

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L’annonce par Nyrstar d’une nouvelle opération de financement a été sanctionnée par le repli le plus sensible de l’histoire de cette société belge minière et multimétaux, en l’occurrence un plongeon de 27%. Même l’obligation de l’entreprise avec échéance mai 2016 (415 millions EUR en cours) a reculé de 12%, bien que Nyrstar ait assuré qu’il n’y aurait pas de réaménagement de la dette de cette dernière. Le fait surtout que le nouveau directeur Bill Scotting, outre de nouveaux accords de streaming et le refinancement de la dette, envisage une nouvelle augmentation de capital, a été mal accueilli. Il y a à peine 13 mois en effet, 600 millions EUR de capitaux ont déjà été levés : 350 millions EUR au travers de l’émission d’une obligation à cinq ans associée à un taux de 8,9%, et 250 millions EUR par l’émission de 170 millions d’actions (pour un doublement à 340 millions) à 1,48 EUR par action. Début octobre, le prix du zinc a rebondi sensiblement après l’annonce par Glencore d’une réduction de la production, mais ce mouvement de redressement s’est apaisé aussitôt, lorsque Vedanta Resources a annoncé avoir décidé le contraire. Le prix du zinc se situe aux environs de 1700 USD la tonne, 30% sous le sommet de début mai. Nyrstar dispose d’une ligne de crédit inutilisée de 400 millions EUR, extensible à 750 millions EUR. La dette financière nette s’est alourdie au trimestre écoulé de 174 millions EUR, à 841 millions EUR, soit 2,5 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA) à long terme. Qui plus est, les frais nécessaires à la transformation du site australien de Port Pirie en unité de traitement multimétaux de haute technologie ont augmenté de 10%, à 563 millions de dollars australiens (AUD). Les coûts supplémentaires – résultant en partie de la baisse de l’AUD – sont totalement à charge de Nyrstar, puisque la contribution de l’Etat australien est fixée à 292 millions AUD. La mise en service est cependant toujours prévue pour le second semestre de 2016. L’EBITDA a progressé au 3etrimestre de 2% par rapport à 2014, à 47 millions EUR, et après 9 mois de 38%, à 215 millions EUR. Dans la division Traitement des métaux, on note une progression de 83%, à 75 millions EUR (+73%, à 258 millions EUR après 9 mois), grâce à une hausse de la production de 2% du zinc (275.000 tonnes; après 9 mois +2%, à 835.000 tonnes), des tarifs de traitement de zinc plus élevés et un dollar plus vigoureux (USD). L’élément perturbateur demeure le segment minier. Le coût de production est supérieur au prix du zinc moyen au 3etrimestre (1847 USD la tonne), avec pour conséquence un EBITDA négatif de 22 millions EUR (+16 millions EUR l’an dernier), et après 9 mois, négatif de 17 millions EUR (versus +42 millions EUR). La production de zinc en concentré a reculé de 24%, à 53.000 tonnes, et les prévisions annuelles ont été abaissées vers le bas de la fourchette prévue de 240 à 260.000 tonnes. Les projets de redémarrage de Myra Falls (valeur comptable fin juin : 100 millions EUR) ont été remis au placard, alors que Campo Morado – dont la valeur comptable fin juin a été fixée à 0 – n’a pas été relancé. Les mines restantes (valeur comptable totale de 500 millions EUR) doivent économiser sur base annuelle 40 millions EUR, et de nouvelles mesures doivent être envisagées.

Conclusion

Les détenteurs obligataires de Nyrstar ne devraient pas s’inquiéter. Cependant, il est clair que la baisse sensible et inopinée du prix du zinc a rendu plus difficile le redressement du segment minier. Nyrstar doit à présent exposer rapidement des projets de refinancement crédibles. Dans cette attente, nous abaissons notre conseil.

Conseil: conserver

Risque: élevé

Rating: 2C

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