Newmont Mining

Retour aux sources ?

27,21 USD – 1C Digne d’achat

La semaine dernière se tenait dans le Colorado le Denver Gold Forum, un événement annuel auquel assistent les dirigeants d’à peu près toutes les entreprises du secteur, ainsi qu’un grand nombre d’analystes. En marge de ce forum, on était impatient d’entendre les déclarations des CEO sur la situation actuelle du marché de l’or et leurs perspectives. Newmont Mining, le plus grand producteur d’or américain, s’est doté d’un nouveau directeur général le 1er mars. Gary Goldberg provient de l’industrie du cuivre. C’est d’ailleurs également le cas de Newmont, à l’origine une mine de cuivre. D’ailleurs, l’entreprise en produit toujours à titre secondaire (72 millions de livres au cours du 1er semestre). à Denver, le CEO a fait savoir que la part du cuivre dans la production totale du groupe pouvait encore progresser à ses yeux. Selon des sources proches de l’entreprise, Newmont aurait ainsi jeté son dévolu sur la mine de cuivre Las Bambas au Pérou. Mais Newmont n’est pas seule en course, puisque Minmetals Resources et les groupes chinois Jiangxi Copper et Chinalco Mining seraient également intéressés. Cette recherche de diversification est inspirée par les investisseurs, qui ont lourdement sanctionné les purs producteurs d’or ces dernières années. Plusieurs projets dotés d’une structure de coûts élevée avaient été approuvés à la veille du dernier pic de l’or en 2011 (1920 USD l’once). à présent que le métal jaune a baissé d’un tiers, les projections d’alors ne correspondent plus à la réalité et les dépréciations se multiplient. En 2013, ce classement particulier est dominé par Barrick Gold, avec 8,7 milliards USD de dépréciations. Elle précède Newcrest Mining (5,6 milliards USD) et Kinross Gold (2,3 milliards USD). Newmont s’est également distinguée au 2e trimestre avec des dépréciations de 1,8 milliard USD, qui ont creusé une perte nette de 2,02 milliards USD. La plus forte dépréciation (1,5 milliard USD) était liée aux activités australiennes Boddington et Tanami. En outre, la baisse du cours de l’or a obligé le groupe à réduire la valeur de ses réserves. Le prix moyen perçu pour l’or a baissé de 12% à 1415 USD. Il sera encore plus bas au cours du 3e trimestre écoulé. Le coût de production total, hors dépréciations, s’est établi à 1136 USD l’once. Si nous prenons les dépréciations en compte, il atteint 1548 USD l’once. Newmont se fait fort de le ramener à 1025 USD l’once (hors dépréciations) d’ici à 2015. Newmont a produit 2,33 millions d’onces d’or au 1er semestre, contre 2,49 millions il y a un an. Les prévisions pour l’ensemble de l’exercice (4,8 à 5,1 millions d’onces) sont maintenues. Le dividende trimestriel, qui est lié au cours de l’or, a été réduit de 29% à 0,25 USD par action.

Bien que l’intention ne se soit pas encore traduite par une acquisition effective, il est clair que Newmont Mining se tournera davantage vers le cuivre à l’avenir. Une stratégie qui nous laisse dubitatifs, notamment parce que l’offre globale de cuivre va dépasser la demande cette année et l’an prochain. De plus, l’exemple de son concurrent Barrick démontre que la diversification dans les métaux de base n’est pas la panacée. D’autre part, la quête de revenus supplémentaires est compréhensible car malgré des coûts relativement bas par rapport à la concurrence, les activités dans l’or peinent à dépasser leur seuil de rentabilité opérationnelle en raison du faible prix du métal. De nouvelles dépréciations (et donc des pertes nettes assez lourdes) ne sont pas à exclure. Newmont dispose de près de 100 millions d’onces d’or en réserves et sa situation financière est saine. L’action, qui a déjà perdu 40% cette année, s’échange à 1,2 fois sa valeur comptable, contre une moyenne de 2,2 sur ces 5 dernières années. Le risque de baisse est limité et Newmont reste ” digne d’achat ” (1C) dans l’optique de redressement du cours de l’or. Limitez encore l’investissement.

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