Newmont Goldcorp: priorité à l’intégration de Goldcorp

L’action Newmont a bondi de 18% en juin, dans le sillage du cours de l’or, atteignant son plus haut niveau en plus d’un an.

Les investisseurs avaient réagi plutôt tièdement à l’acquisition de Goldcorp par Newmont Mining. Newmont avait pourtant fait une excellente affaire puisque malgré ses actifs de grande qualité, Goldcorp venait d’enchaîner plusieurs trimestres décevants; Newmont a frappé quelques mois seulement après que l’action soit tombée à son plus bas niveau depuis 2002. Goldcorp produit annuellement 2,6 millions d’onces troy d’or et dispose de 52,8 millions d’onces de réserves (5,3 et 68,5 millions, respectivement, pour Newmont). Le groupe issu de la fusion sera donc, de loin, le premier producteur d’or au monde sur les plans tant de la production que des réserves. La majeure partie de ses réserves se trouvent aux Etats-Unis et au Canada (34%), en Amérique du Sud (30%), en Australie (18%), au Ghana (10%) et au Mexique (8%).

La perception du marché a désormais changé et l’action Newmont a bondi de 18% en juin, dans le sillage du cours de l’or, atteignant son plus haut niveau en plus d’un an. Le groupe publiera sous peu ses résultats pour le 2e trimestre. La fusion ayant été finalisée en avril, ils contiendront de nombreux postes exceptionnels. Mais l’on s’intéressera surtout aux projets d’avenir. La direction compte céder pour 1 à 1,5 milliard de dollars d’actifs, dont plusieurs mines Goldcorp; le calendrier dépendra du marché, mais ce sera sans doute dans les 12 à 18 mois qui viennent. Ces transactions permettront notamment au groupe de gommer une grande partie de sa dette à long terme. Le moment est bien choisi, puisque le cours de l’or est désormais orienté à la hausse. Goldcorp conservera sans doute ses joyaux, comme Peñasquito, Cerro Negro et Musselwhite. L’avenir d’Eléonore dépendra de la capacité de la direction à la rendre à nouveau rentable à relativement court terme. En ce qui concerne Pueblo Viejo, en République dominicaine, tous les regards sont tournés vers Barrick (la mine est une joint-venture à 60/40 entre Barrick et Newmont, Barrick assurant le volet opérationnel). Pueblo Viejo produira cette année de 550.000 à 600.000 onces, à un coût de production compris entre 610 et 650 dollars l’once. Barrick veut investir un milliard de dollars dans une nouvelle installation de traitement et prolonger la durée de vie du site jusqu’à après 2030.

Une fois les actifs vendus, Newmont Goldcorp produira six à sept millions d’onces par an. La fusion devrait également entraîner 365 millions de dollars d’économies annuelles. Un temps, l’offre hostile de Barrick sur Newmont avait paru mettre la transaction en péril – c’était d’ailleurs son seul but – mais, insuffisamment soutenue par les institutionnels, elle est morte de sa belle mort. Les deux groupes n’en ont pas moins uni leurs forces au Nevada: la joint-venture Nevada Gold Mines compte 10 mines souterraines et 12 à ciel ouvert, pour plus de 48 millions d’onces de réserves et une production de 1,8-1,9 million d’onces cette année. Les synergies devraient représenter 500 millions de dollars par an à partir de 2020. Newmont détient une participation de 38,5% dans Nevada Gold.

Conclusion

La rationalisation du groupe issu de la fusion prendra 12 à 18 mois, durant lesquels la direction identifiera les actifs prioritaires. La récente remontée du cours de l’or va doper les bénéfices, ainsi que la valeur des actifs qui seront mis en vente. La direction a promis le dividende le plus élevé du secteur en termes nominaux. Newmont est une valeur de base défensive intéressante au sein d’un portefeuille dédié à l’or.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 37,91 dollars

Ticker: NEM US

Code ISIN: US6516391066

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 31,1 milliards USD

C/B 2018: 30

C/B attendu 2019: 26

Perf. cours sur 12 mois: +5%

Perf. cours depuis le 01/01: +13%

Rendement du dividende: 1,5%

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