Montées d’adrénaline garanties avec Freeport-McMoRan

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L’annonce récente de la cessation des activités sur le site de Grasberg pourrait bien avoir mis un terme à l’évolution positive du cours de l’action.

Les personnes qui étaient détentrices l’année dernière d’actions de cette entreprise américaine du secteur des matières premières ont intérêt à ne pas être du genre à baisser les bras au premier coup dur venu. Il y a quelques semaines à peine, l’action Freeport-McMoRan (ticker FCX) a vu son cours dégringoler de près de 15% en une seule séance de négociation: la direction de l’entreprise avait annoncé, dans la foulée des résultats du 1er trimestre, qu’en raison des nouvelles normes environnementales, plus sévères, Freeport-McMoRan ne pourrait poursuivre ses activités d’exploitation de la mine de Grasberg. En Asie, toutes les activités du groupe sont concentrées en Indonésie, et plus spécifiquement dans le projet Grasberg, un complexe minier d’envergure mondiale. La mine recèle la plus grande réserve planétaire de cuivre et d’or. Elle fournit également la quasi-totalité de la production d’or du groupe. La direction de Freeport-McMoRan dit chercher une solution mais ce qui a surtout effrayé le marché, c’est le fait que Grasberg est le véritable porte-drapeau du groupe.

L’action avait déjà souffert davantage de la crise de croissance chinoise fin 2015-début 2016 que la plupart des actions du secteur. D’une capitalisation boursière de 55 milliards de dollars en 2010, il ne restait plus que cinq milliards début 2016 alors que l’entreprise a vu son endettement déraper de 5 à 20,4 milliards de dollars fin2015. Pour Freeport-McMoRan, les problèmes ont commencé en 2013 avec le rachat controversé de Plains Explorations pour neuf milliards d’euros. Cette opération a permis à l’entreprise d’exercer (à nouveau) des activités dans le secteur pétrolier et gazier américain. Une reprise qui fut de courte durée. Le PDG, Richard Atkerson, a dû prendre la décision de céder des actifs dans l’optique de réduire l’énorme endettement du groupe. Le rapport à cet égard est plutôt favorable. Fin mars 2018, il s’élevait à 7,9 milliards de dollars, soit 12,5 milliards de moins que fin 2015. La situation bilantaire de Freeport n’est donc plus critique et explique également en bonne partie le fait que le cours de l’action a quadruplé en l’espace de deux ans (entre début 2016 et début 2018). Une évolution positive à laquelle l’annonce récente de la cessation des activités sur le site de Grasberg pourrait bien avoir mis un terme.

Freeport-McMoRan n’en demeure pas moins le leader mondial des entreprises indépendantes actives dans le cuivre et cotées en bourse, avec 993 millions de livres de métal rouge vendues lors du 1er trimestre, ce qui représente une augmentation du volume de près de 23% par rapport à la même période en 2017. Durant les trois premiers mois de l’année, l’entreprise a vendu toutes ces livres de cuivre à un prix unitaire moyen de 3,11 dollars (+16,5% en glissement annuel).

Du reste, Freeport est un producteur d’or ” respectable “, puisqu’il a produit 599.000 onces lors du 1er trimestre (contre à peine 239.000 onces lors du 1er trimestre de 2017). Avec un volume de quelque 80 millions de livres par an (22 millions lors du 1er trimestre 2018), il fait par ailleurs partie du cercle des plus gros producteurs mondiaux de molybdène, un métal capital pour rendre l’acier plus solide et plus résistant à la corrosion et aux fluctuations de température. Enfin, Freeport peut se prévaloir d’une belle répartition géographique, avec des activités sur trois continents.

Conclusion

Il faut relativiser la baisse de 15% du cours de l’action survenue il y a quelques semaines car elle avait été précédée d’une augmentation de 300% lors des 24 mois précédents. Une augmentation qui pourrait toutefois avoir marqué un pic dans l’évolution du cours de l’action. Valorisée à 7,5 fois le bénéfice attendu et à un peu plus de quatre fois le rapport escompté valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow d’exploitation (Ebitda) pour 2018, l’action paraît très bon marché, mais l’entreprise pourrait bien avoir atteint un plus-haut en ce qui concerne ses bénéfices. De surcroît, l’évolution du cours est très volatile. Nous émettons dès lors un avis moins favorable, et adaptons le degré de risque.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

Cours : 15,42 dollars

Ticker : FCX US

Code ISIN : US35671D8570

Marché : NYSE

Capit. boursière : 22,3 milliards USD

C/B 2017 : 10,5

C/B attendu 2018 : 7,5

Perf. cours sur 12 mois : +31 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -19 %

Rendement du dividende : 1,3 %

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