Mobistar

A conserver

Bien que l’action ait repris près de 50% entre son plancher de juillet et la fin janvier, Mobistar semble condamnée à boire le calice jusqu’à la lie. Dans le modèle d’affaires actuel, la téléphonie mobile est le seul atout dont dispose le groupe de télécommunications franco-belge, or dans ce segment, les revenus sont sous pression. Seule l’ouverture du réseau câblé en Belgique permettra à Mobistar de proposer une offre combinée qui comprendra également de l’Internet haut débit et de la télévision numérique, mais rien ne dit qu’elle lui permettra de regagner des clients. L’échec de l’expérience Mobistar TV et la suppression progressive de l’offre Internet existante n’a en tout cas pas amélioré la confiance des clients. En outre, le nouveau produit devra être suffisamment rentable et ce ne sera pas aisé vu l’intensité de la concurrence. Entretemps, l’érosion de la clientèle se poursuit. Au 4e trimestre, Mobistar a à nouveau enregistré le départ de 74.000 clients propres, même si ces pertes ont été en partie compensées par 68.000 nouveaux clients “virtuels” qui utilisent le réseau Mobistar par le biais d’autres fournisseurs (dont Telenet, Colruyt et Euphony). Fin 2013, Mobistar recensait 262.000 clients en moins qu’il y a un an, ce qui a ramené le portefeuille de clients à 3,17 millions. L’exode s’est accéléré lorsque Telenet a lancé sa propre offre mobile (via le réseau Mobistar). On peut donc estimer que Mobistar a fait rentrer le cheval de Troie dans ses murs, mais dans un environnement de baisse des tarifs et avec un seul produit dans son assortiment, le groupe n’avait guère le choix. Grâce aux nouveaux plans tarifaires, Mobistar est à nouveau concurrentiel. Mais le chiffre d’affaires moyen par utilisateur (ARPU) a encore baissé à 25,13 EUR au 4e trimestre, contre des prévisions de 25,8 EUR et 26,47 EUR au 3e trimestre. Le déploiement du réseau mobile de quatrième génération (4G), qui doit permettre un trafic de données superrapide, se poursuivra. Mobistar a ainsi été devancée par des concurrents comme Belgacom et Base, mais elle se fait fort de se distinguer en matière de vitesse et de couverture. Au 4e trimestre, le chiffre d’affaires (CA) provenant de la téléphonie s’est contracté de 21% sur base annuelle à 290,1 millions EUR. Le recul n’avait pas dépassé 14% au 3e trimestre. Le groupe a certes réalisé sans peine ses objectifs annuels, mais c’est surtout parce que la direction avait placé la barre très bas après la publication des résultats semestriels. Le CA consolidé (y compris la vente de téléphones mobiles) a baissé de 11,5% à 1,46 milliard EUR. Le CA provenant de la téléphonie a baissé de 13,6% à 1,25 milliard EUR. A 335,7 millions EUR, le cash-flow opérationnel (EBITDA) avant charges de restructuration s’est établi confortablement au-dessus des prévisions propres (300 millions EUR). Les prévisions du groupe -EBITDA compris entre 250 et 280 millions EUR pour l’exercice en cours – ont déçu. Mobistar veut économiser 50 millions EUR cette année grâce à des licenciements et à l’externalisation de tâches informatiques.

Conclusion

Objectivement, il y a peu de raisons d’acheter Mobistar pour le moment. Aucune croissance du CA n’est attendue cette année, alors que la rentabilité est encore appelée à reculer. Après la récente baisse des cours, Mobistar est valorisée correctement à un peu moins de quatre fois son EBITDA.

Conseil : conserver

Risque : élevé

Rating : 3C

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