Microsoft

Acter les bénéfices

Le nouveau modèle d’affaires de Microsoft prend doucement forme. Au lieu de la vente classique de logiciels, le groupe bascule vers une formule à abonnements, où il propose ses produits et services via le cloud (Internet). Si les ventes classiques sont intégrées directement dans le chiffre d’affaires (CA), ce n’est pas le cas des formules d’abonnement. Après la signature des contrats, le CA n’est reconnu que lorsqu’il est réalisé. Actuellement les deux formules coexistent et la donne ne devrait pas changer tout de suite. Ce qui suppose que Microsoft publie deux CA, un officiel et un autre adapté, avec et sans les produits ou services qui n’ont pas encore été fournis mais sont déjà vendus. Au trimestre écoulé, le CA est ressorti, selon les normes comptables classiques, à 23,8 milliards USD, ce qui représente une baisse d’un peu plus de 10% par rapport à la même période l’an dernier. Le CA adapté s’est élevé à 25,7 milliards USD, soit un repli de seulement 2% en rythme annuel. Le bénéfice opérationnel s’est accru de 3%, à 7,9 milliards USD. Le dollar a en outre renchéri au 4e trimestre de l’an dernier face à la plupart des devises. Pour les multinationales actives mondialement qui dégagent un CA de plusieurs milliards de dollars, la différence peut être significative. A taux de change constants, le CA et le bénéfice opérationnel de Microsoft ont progressé respectivement de 3% et 13%. Ces importantes différences compliquent l’interprétation des résultats. A mesure qu’une part plus grande de revenus proviendront du nouveau modèle d’affaires (formule d’abonnements), cette différence se réduira. Pour le trimestre courant, le groupe table sur un chiffre d’affaires compris entre 21,6 et 22,3 milliards USD, ce qui est inférieur aux prévisions. Avec une croissance du chiffre d’affaires de 127% sur base annuelle, Cloud computing est un élément largement positif chez Microsoft. Le CA de cette division totalise désormais 9,4 milliards USD sur une base annuelle, soit environ 10% du CA du groupe. A l’horizon 2018, ce chiffre doit se hisser à 20 milliards USD.

Amazon est toujours le premier acteur cloud pour l’instant. Il est suivi par Microsoft, IBM et Alphabet (Google). Office 365 (+70%) et le PC tablette Surface (+29%) ont enregistré une évolution aussi solide. Ce ne fut pas le cas de Windows, même si le repli est moins sensible (-5%) que celui du secteur du PC (-10%). Microsoft a bouclé le premier semestre de l’exercice fiscal 2016 avec une trésorerie nette de 58,2 milliards USD ou 7,36 USD par action. Au trimestre écoulé, le groupe a affecté 3,7 milliards USD au rachat d’actions propres et près de 2,9 milliards USD au versement de dividendes. Le rendement de l’action s’élève actuellement à un peu moins de 3% (brut).

Conclusion

Depuis quelques mois, l’action Microsoft manque de dynamisme et suit simplement le marché. Les récents chiffres trimestriels n’y ont rien changé. Si l’on considère la trésorerie nette, Microsoft capitalise actuellement 15 fois le bénéfice attendu pour l’année en cours. Compte tenu de la croissance limitée, l’entreprise ne peut prétendre à une valorisation plus tendue. Sur rebond, on peut sortir du titre.

Conseil : vendre

Risque : faible

Rating : 3A

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