Microsoft: le “cloud” à plein régime

Le géant technologique achève un trimestre quasi sans faute. Contrairement à d’autres, le groupe n’a pas raté le train du “cloud computing”, ce dont il se félicite aujourd’hui.

Microsoft, c’est cette entreprise unique qui a su passer du statut de fournisseur de logiciels classique à celui d’acteur dominant dans le cloud computing. La tendance des sociétés à déplacer leurs logiciels, puis leur matériel, vers le cloud, est irréversible. Contrairement à Oracle, SAP et autres IBM, Microsoft n’a pas raté le train du cloud computing, ce dont il se félicite aujourd’hui. Le contrat signé fin 2019 avec le ministère de la Défense américain confirme son statut d’acteur incontournable dans ce segment. Le groupe reste par ailleurs actif dans les logiciels (Windows, Office, Dynamics), le matériel (Xbox, Surface) et les réseaux sociaux (LinkedIn). Malgré une valorisation proche de 1,3 billion de dollars, il évolue sous les radars des autorités de la concurrence, ce qui est loin d’être le cas d’autres géants comme Alphabet, Facebook ou Amazon. Entre octobre et décembre, deuxième trimestre de l’exercice décalé 2020, son chiffre d’affaires (CA) a augmenté de 14%, à 36,9 milliards de dollars, en glissement annuel. Malgré la vigueur du billet vert, ce résultat est supérieur de 1,2 milliard au consensus. Divisions Infrastructure et Logiciels confondues, les revenus issus du cloud totalisent 12,5 milliards de dollars, soit 39% de plus que l’année précédente. Dans le département Productivity & Business, Office 365 affiche une croissance de 27%. Le CA de LinkedIn a pour sa part augmenté de 24%. Le pôle Intelligent Cloud enregistre une fois encore la croissance la plus rapide, qu’il doit à la plateforme cloud Azure (+62%). Chez More Personal Computing (+2%), les ventes de Windows ont profité du passage à la version 10. Seule la Xbox cède du terrain (-11%); une nouvelle version de cette console de jeu sera commercialisée en fin d’année.

Aux 24,5 milliards de dollars de bénéfice brut correspond une hausse de 5%, à 37%, de la marge bénéficiaire. Malgré une augmentation de 9%, à 10,7 milliards de dollars, des dépenses, due aux investissements dans LinkedIn et dans les plateformes de cloud computing, le bénéfice opérationnel s’envole de 35%, à 13,9 milliards de dollars. Le bénéfice net atteint 1,51 dollar par action (+37%; consensus: 1,32 dollar). Microsoft prévoit, pour l’exercice 2020, une croissance d’au moins 10 % de son CA, ainsi qu’une nouvelle augmentation du bénéfice par action. Il a achevé le dernier trimestre sur un cash-flow opérationnel de 10,7 milliards de dollars, en hausse de 20% en un an. Déduction faite des 3,6 milliards de dollars d’investissements, le flux de trésorerie disponible s’établit à 7,1 milliards (+37% en un an). Le groupe a entamé en automne un nouveau programme de rachats d’actions, pour un montant de 40 milliards de dollars; il a versé, entre octobre et décembre, 8,5 milliards de dollars aux actionnaires, dont 4,6 milliards au titre des rachats d’actions. Il actait fin septembre pour 134,3 milliards de dollars de liquidités et d’investissements à court terme, contre une dette à long terme de 63,4 milliards. Depuis la récente augmentation du cours, le rendement du dividende est tombé à 1,2%.

Conclusion

Le rapport trimestriel est quasi parfait. C’est une bonne nouvelle… sauf pour la valorisation. La croissance soutenue du CA s’accompagne d’une augmentation des bénéfices et des paiements aux actionnaires. Que Microsoft intègre une prime par rapport à la moyenne du marché est normal, mais un ratio cours/bénéfice de plus de 30 est difficile à justifier. Bien que l’action puisse progresser encore, acheter maintenant ne nous semble pas judicieux.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 180,12 dollars

Ticker: MSFT US

Code ISIN: US5949181045

Marché: Nasdaq

Capit. boursière: 1.370 milliards USD

C/B 2019: 33

C/B attendu 2020: 32

Perf. cours sur 12 mois: +70%

Perf. cours depuis le 01/01: +13%

Rendement du dividende: 1,1%

Partner Content