Microsoft a une nouvelle fois détrôné Apple

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Microsoft a ravi à Apple son titre de première capitalisation boursière au monde. Alors que la firme à la pomme a vu partir en fumée près d’un quart de sa valeur boursière depuis octobre, Microsoft dépasse les attentes des analystes depuis huit trimestres.

Ces derniers mois, à l’exception de Microsoft, tout le secteur technologique est sous pression: les investisseurs craignent un ralentissement de la croissance et sont inquiets des valorisations élevées. Le cours de Microsoft n’affiche pour sa part qu’un repli de 5 % par rapport à son sommet et une hausse de 29 % par rapport au niveau qu’il avait atteint au début de cet exercice. Par contraste, le rendement de l’indice techno Nasdaq a presque totalement fondu, à 3 %. C’est depuis huit trimestres consécutifs déjà que Microsoft dépasse les attentes des analystes.

Durant son exercice fiscal 2018 (clos en juin), le groupe a, pour la première fois, dégagé un chiffre d’affaires (CA) de 110,4 milliards de dollars. Pour 2019, il prévoit une croissance à deux chiffres de ses ventes, à 125 milliards de dollars. L’atout majeur de Microsoft est sa capacité à combiner un pouvoir de fixation des prix important à une vaste gamme de produits et de services; contrairement à Apple, tributaire de l’iPhone, il ne dépend pas d’un unique produit phare. Qui plus est, toutes les divisions qui portent la croissance du groupe évoluent très favorablement.

Sur les mois de juillet à septembre, qui correspondent au premier trimestre de l’exercice fiscal 2019 de Microsoft, son CA s’est accru de 19 %, à 29,1 milliards de dollars; les analystes s’attendaient à 1,2 milliard de dollars de moins. Microsoft anticipe des ventes comprises entre 31,9 et 32,7 milliards de dollars, à nouveau un chiffre supérieur au consensus, durant le trimestre courant. Malgré la vigueur du dollar, son bénéfice par action a progressé de 36 %, à 1,14 dollar, soit 0,18 dollar de mieux que projeté, grâce au rachat d’actions propres et à la baisse du taux d’imposition, entre autres.

Microsoft rapporte ses chiffres par activités. More Personal Computing, qui produit le CA le plus important, a dégagé 10,7 milliards de dollars (+15 %) de juillet à septembre; la croissance du segment Windows est modeste (+3 %), mais Office (+16 %) et Gaming (+44 %) ont fait nettement mieux. Le CA de Productivity and Business a progressé de 19 %, à 9,8 milliards de dollars, porté par LinkedIn (+33 %) et Office pour entreprises (+17 %). Le CA d’Intelligent Cloud a augmenté de près d’un quart, à 8,6 milliards de dollars; la plateforme Azure affiche une croissance de non moins de 76 %. Durant le premier trimestre de son exercice fiscal 2019, Microsoft a affecté 6,1 milliards de dollars au versement de dividendes et au rachat d’actions propres. Le groupe a investi durant ces trois mois 3,6 milliards de dollars, ou 70 % de plus qu’un an plus tôt, mais a produit un cash-flow opérationnel de 10,1 milliards de dollars. Début octobre, il disposait de 135,9 milliards de dollars, à opposer à une dette de 76,2 milliards. La position liquide nette se montait donc à 59,7 milliards, ou 2,2 milliards de dollars de plus qu’un trimestre plus tôt.

Conclusion

Microsoft est l’une des rares “vraies” entreprises à forte croissance du secteur technologique. Alors que le groupe domine le marché des logiciels de bureau depuis belle lurette, il est parvenu à gagner des parts de marché du cloud. Le groupe peut se targuer d’un bilan sain. Il continue par ailleurs à produire d’abondantes liquidités. Un inconvénient, cependant: à 25 fois le bénéfice escompté pour l’exercice 2019, son action est chère. Nous acterions dès lors les bénéfices.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Cours : 112,09 dollars

Ticker : MSFT US

Code ISIN : US5949181045

Marché : Nasdaq

Capit. boursière : 858,7 milliards USD

C/B 2018 : 29

C/B attendu 2019 : 25

Perf. cours sur 12 mois : +35 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +29 %

Rendement du dividende : 1,7 %

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