Michelin émet des prévisions prudentes pour 2020

En mai 2015, Michelin commercialisera en Europe son nouveau, CrossClimate, le premier pneu été doté de la certification hiver.

Le géant français des pneus ne sera pas le seul à se méfier du coronavirus et donc à publier des perspectives peu inspirantes. En réaction, l’action a piqué du nez et atteint un niveau vraiment raisonnable au regard de sa qualité; si son cours devait encore baisser, nous pourrions l’intégrer dans le portefeuille modèle.

Premier producteur mondial de pneus, avec une présence dans 170 pays et une part de marché planétaire avoisinant les 15%, Michelin, fondé en 1889, est un acteur incontournable du secteur automobile. Sur tous ses marchés, la marque Michelin regroupe l’offre premium. Les pneus pour les véhicules sportifs et les SUV sont vendus sous la marque BFGoodrich. D’autres marques ont une notoriété régionale: Kleber en Europe, Uniroyal en Amérique du Nord et Warrior en Chine. L’un des piliers de la stratégie consiste à renforcer ces marques en mettant l’accent sur leur fiabilité et en proposant des produits à la pointe de la technologie et de l’innovation. Dans le même esprit, le groupe entend dominer le marché des pneus spécialisés, et notamment ceux pour les véhicules miniers et agricoles ainsi que les aéronefs, des segments où les marges opérationnelles sont bien plus élevées que dans les activités classiques (en 2019, la marge d’Ebit y atteignait 18,7%, contre 12,5% pour l’ensemble du groupe).

En 2017, un nouveau plan d’économies de 1,2 milliard d’euros a été lancé en vue d’améliorer la productivité. L’an dernier, le cash-flow disponible structurel atteignait 1,615 milliard d’euros (contre 517 millions d’euros en 2011). Malgré ce contexte difficile, marqué notamment par un ralentissement conjoncturel mondial, le géant des pneus a facilement pu augmenter le dividende, de 3,70 à 3,85 euros par action (+4%) pour l’exercice 2019. Le taux de distribution reste relativement faible, à 39,7%. Le chiffre d’affaires (CA) a augmenté de 7,8% entre 2018 et 2019 (de 22,03 à 24,13 milliards d’euros); ces chiffres incluent toutefois les rachats de Camso et de Fenner plc. Sans ces derniers, la hausse n’est que de 1%. Les volumes ont diminué de 1,2%, mais cette baisse a été largement compensée par un effet de change favorable.

Ces chiffres confirment le profil de champion sectoriel de Michelin. Le résultat d’exploitation (Ebit) a augmenté de 6,5%, de 2,77 à 3,01 milliards d’euros. Les deux acquisitions susmentionnées ayant apporté 127 millions d’euros, l’Ebit n’aurait augmenté que de 52 millions d’euros (moins de 2%) à périmètre comparable. La marge d’Ebit a abandonné 100 points de base, de 12,6 à 12,5%. Quelques charges exceptionnelles ont limité la hausse du résultat net à 4,2%, soit de 1,66 à 1,73 milliard d’euros, ou de 9,30 à 9,69 euros par action. Deux nouveaux rachats (Multistrada et Masternaut) ont encore alourdi la dette nette, de 3,72 à 5,18 milliards d’euros. A 1,1 fois le cash-flow opérationnel (Ebitda) attendu, cet endettement reste toutefois très raisonnable.

Mais devant les analystes et les investisseurs, la direction s’est montrée très prudente dans ses prévisions pour 2020. Elle a revu à la baisse ses anticipations et table désormais sur un CA et un bénéfice en baisse. L’action a réagi négativement à ces nouvelles, même si le reflux du cours n’a été que de courte durée.

Conclusion

Michelin reste l’une des meilleures valeurs cycliques d’Europe et le numéro 1 de son secteur, notamment grâce à son abondant cash-flow disponible et son excellent positionnement sur le marché. A 1,3 fois la valeur comptable, 10 fois le bénéfice attendu pour 2020, 0,8 fois le CA attendu et avec un rapport valeur de l’entreprise/Ebitda escompté à 5,5 pour 2020, la valorisation est particulièrement raisonnable, voire faible, pour une telle qualité.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 110,45 euros

Ticker: ML FP

Code ISIN: FR0000121261

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 19,73 milliards EUR

C/B 2019: 11,5

C/B attendu 2020: 10

Perf. cours sur 12 mois: +13%

Perf. cours depuis le 01/01: +1%

Rendement du dividende: 3,7%

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