Medivir

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La société pharmaceutique suédoise Medivir vient de boucler un exercice 2014 historique. Simeprevir, contre l’hépatite C (une affection hépatique causée par le virus de l’hépatite C; HCV), a en effet dépassé largement les prévisions de ventes initiales de 200 à 800 millions USD. Son partenaire Johnson & Johnson, qui possède les droits de vente de Simeprevir en dehors de la Scandinavie, a réalisé un chiffre d’affaires (CA) de 2,3 milliards USD : 1,94 milliard USD aux Etats-Unis et 359 millions USD dans d’autres pays (Japon, Canada, Russie et Europe). La tendance sous-jacente est cependant bien moins favorable, compte tenu de l’évolution des chiffres sur base trimestrielle : 354 millions USD au 1er trimestre, 831 millions USD au deuxième, 796 millions USD au troisième et 321 millions USD au dernier trimestre. Cette forte hausse est le résultat direct du lancement de nouvelles thérapies de combinaison au 2e semestre, qui relèguent encore davantage au second plan le traitement standard actuel à l’interferon (injection) et à la ribavirine. Depuis l’automne, Simeprevir peut être administré aux Etats-Unis, avec Sofusbuvir de Gilead Sciences, en tant que thérapie de combinaison orale. Cela dit, c’est surtout le lancement en octobre d’Harvoni, une nouvelle thérapie de combinaison orale de Gilead Sciences, qui éclipse la concurrence. Simeprevir est donc en train de perdre la bataille, même si son produit couvrira toujours une partie de l’énorme marché des médicaments HCV. Johnson & Johnson a encore plusieurs études de phase II et III en cours avec Simeprevir. Sur son marché domestique, la Scandinavie, on note encore une augmentation ultérieure du CA au 4etrimestre (+ 67%), à 103,1 millions SEK. Les revenus de royalties sur les ventes par Johnson & Johnson ont faibli à 220,1 millions SEK (516,5 millions SEK au 3etrimestre). Cet élément, combiné à une hausse de 12% du CA (53,5 millions SEK) sur la vente de 14 médicaments pharmaceutiques donnés en licence en Scandinavie, donne lieu à un CA du groupe de 377 millions SEK, pour un CA annuel de 1,77 milliard SEK. Le bénéfice net a totalisé 147,3 millions SEK (4,71 SEK par action) au 4etrimestre et 1,13 milliard SEK (36,24 SEK par action) sur base annuelle. En février, Medivir a réduit le nombre d’actions en circulation de 4,3 millions, à 26,4 millions, par une reprise volontaire des titres : pour 7 actions, 1 titre a été racheté à 140 SEK par action (coût total : 601 millions SEK). Après cette opération, quelque 40% de la capitalisation boursière est couverte par la trésorerie (fin décembre : 1,4 milliard SEK, ou 45 SEK par action) et Medivir démarrera, après le feu vert donné lors de l’assemblée générale des actionnaires prévue en mai, un programme de rachat d’actions propres. Dans son propre pipeline, une étude de phase I démarrera au 3etrimestre avec MIV-247 (un produit prometteur contre les douleurs neuropathiques), et fin 2015 une étude de phase IIa avec MIV-711 (contre l’ostéoarthrite).

Conclusion

L’excellente année 2014 ne sera hélas pas rééditée en 2015. L’action est cependant bon marché, à 10 fois le bénéfice escompté pour 2015 et une valeur d’entreprise (EV)/ EBITDA de 4,9. Cela dit, le bénéfice devrait baisser encore au cours des années à venir. Malgré le soutien prévisible du programme de rachat d’actions, le potentiel d’appréciation du cours est selon nous (trop) faible.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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