Marine Harvest

Echec de l’acquisition de Cermaq

6,00 NOK – 2C ↑

Marine Harvest Group (en abrégé MHG ; Bourse d’Oslo ; www.marineharvest.com ; code ISIN : NO0003054108) a lancé fin avril une offre sur l’autre groupe norvégien Cermaq, dans l’espoir de donner le jour à la plus grande entreprise d’aquaculture au monde. Marine Harvest a initialement proposé 105 couronnes norvégiennes (NOK) par action, la moitié en liquide et l’autre moitié sous la forme d’actions MHG. Ce prix comportait une prime de 22% par rapport au cours de clôture de Cermaq avant l’annonce de l’offre. A ce moment, Marine Harvest détenait déjà une participation de 4,7% dans Cermaq. Bien que l’offre ait encore été légèrement relevée, les actionnaires de Cermaq n’ont pas vu suffisamment d’avantages à la proposition de MHG. Marine Harvest a donc déclaré la semaine dernière avoir revendu les plus de 5 millions d’actions Cermaq à un prix moyen de 105,6 NOK par action. Ce qui lui a malgré tout procuré une plus-value de 133,5 millions NOK. Marine Harvest va se concentrer à présent sur la croissance interne, les nouveaux projets greenfield (à partir de rien) dans l’alimentation et l’expansion de cultures de saumons, ainsi que sur l’intégration du groupe racheté l’an dernier, Morpol. Par ailleurs, la direction peut à présent réintroduire un dividende trimestriel à partir du 2e trimestre. Car les prix du saumon sont à nouveau dans la courbe en hausse du fameux cycle du saumon en raison de la croissance encore sensible de la demande et de l’augmentation limitée de l’offre. Marine Harvest est – de loin – le premier producteur de saumon au monde, avec une part de marché mondiale de près de 25%. En 2008, le secteur a également été ébranlé par une épidémie de la très contagieuse anémie infectieuse du saumon, causée par un virus qui a fait son apparition au Chili. L’étroit pays sud-américain était devenu en un temps record le deuxième exploitant mondial de saumon au monde et le premier exportateur vers le marché américain. Le Chili est à nouveau en pleine accumulation des capacités et est le seul, en tant que premier producteur au monde, à avoir vu ses volumes s’accroître au 1er trimestre (+58,6% sur base annuelle, à 106.100 tonnes). Les replis en Norvège (-4% à 232.200 tonnes), en Amérique du Nord (-3,9% à 29.900 tonnes) et en Ecosse (-21,4% à 25.700 tonnes) ont été compensés par une augmentation globale de la production à 423.800 tonnes (+5,3% par rapport au 1er trimestre de 2012). Cette croissance de la production fut insuffisante pour compenser la forte demande en Europe et en Amérique du Nord, ce qui a eu pour conséquence des hausses de prix substantielles. A un prix moyen de 35,41 NOK le kilo (4,77 EUR), on ne note pas seulement une hausse de 35,4% par rapport aux 12 mois précédents, mais aussi le prix du saumon le plus élevé sur base trimestrielle en sept années.

Le 1er trimestre fut également notable en raison du bond du REBIT (résultat opérationnel récurrent, EBIT hors éléments exceptionnels) de 444 à 652 millions NOK ou +47%. Avec un EBIT moyen de 6,63 NOK par kilo contre 3,35NOK au 1er trimestre de l’an dernier. Le bénéfice du groupe s’est hissé de 0,11 à 0,20 NOK par action.

Le secteur du saumon est clairement dans la phase haussière du cycle de prix. Après un plancher en termes de bénéfice l’an dernier (à 0,109 NOK par action), les prévisions ont été relevées sensiblement ces derniers mois, à environ 0,60 NOK par action cette année et 0,70 NOK pour l’an prochain. Le cours actuel capitalise donc 10 fois le bénéfice attendu cette année et 8,5 fois celui de l’an prochain, ce qui n’est pas cher, malgré la hausse des derniers mois. Par ailleurs, le groupe renoue avec le versement de dividendes à partir de ce trimestre, ce qui pourrait soutenir le cours. Nous relevons notre conseil de “conserver/attendre” à “accumuler” (rating 2C). L’amélioration de la situation et la tentative de reprise de Cermaq nous incitent à prêter attention à un autre acteur du secteur, Nutreco, que nous vous présenterons prochainement.

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