Accélération de la croissance moins forte

LVMH

139,80 EUR – 2B ↑ Première position

L’empire du luxe de Bernard Arnault, Louis Vuitton Moet Hennessy, en abrégé LVMH, voit son chiffre d’affaires (CA) organique (hors acquisitions et investissements) reculer depuis plus d’un an. Sur les neuf premiers mois de l’année, cette chaîne de plus de 2500 magasins et d’une soixantaine de marques fortes a affiché une croissance de son CA organique de 8% en rythme annuel. La croissance organique est également ressortie à 8% au 3e trimestre. Cette année risque d’être marquée par la plus faible croissance organique de l’histoire récente du groupe. La croissance organique de 2012 s’élevait encore à 9%. La croissance globale du CA de LVMH a atteint 4%, à 20,71 milliards EUR sur les 9 premiers mois de l’exercice. Au niveau des divisions, notons que le Retailing sélectif, qui abrite, outre les magasins Sephora, le DFS Group, affiche toujours une croissance ferme. DFS est la plus grande chaîne de magasins de luxe ciblant le public des voyageurs avec plus de 1100 points de vente. Ce pôle est parvenu à afficher une croissance de 16% sur les 9 premiers mois et même 19% de croissance organique. Ce faisant, elle suit de très près la plus grande division, Mode & maroquinerie, qui regroupe des marques de premier plan telles que Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy, Kenzo… Là, on note un repli du CA de 1%, mais une croissance organique de 4%, un chiffre décevant pour les analystes. La troisième division est celle des Vins et spiritueux. Ses principales marques sont Moët & Chandon, Dom Perignon, Veuve Clicquot, Château d’Yquem et Hennessy. La croissance du CA y est ressortie à 3% (7% en termes organiques), soit la deuxième au niveau du groupe. La plus petite division en termes de CA, Bijoux & montres, avec les marques de premier plan de LVMH (TAG Heuer, Zenith, Hublot…) a connu un accès de faiblesse : son CA s’est replié de 2%. En termes organiques, on remarquera une croissance limitée de 3%. Enfin, les Parfums et cosmétiques sont représentés par des marques telles que Parfums Christian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy et la croissance de leur CA est ressortie à 2% au 1er trimestre. Compte tenu notamment de la restructuration intervenue au sein de ces marques, le CA 2012 fut celui dont la croissance est la plus molle au sein du groupe. L’an dernier, LVMH est parvenue à annoncer une hausse de son bénéfice récurrent (hors éléments exceptionnels) de 13% (de 5,26 à 5,92 milliards EUR). La plus forte hausse est à mettre au compte des Bijoux & montres (+26%, à 334 millions EUR) mais la plus importante contribution au bénéfice est toujours apportée par le département Mode & Maroquinerie (3,26 milliards EUR ou pas moins de 55% du total), alors que la hausse du bénéfice y fut la moins sensible (+6%). LVMH n’en reste pas moins optimiste pour l’ensemble de l’année, même si le ton de la direction est nettement plus modéré et que cette dernière évoque encore clairement les incertitudes de nature économique qui affectent l’Europe. Surtout pour ce qui concerne le pôle Mode & Maroquinerie, la croissance devrait être nettement plus faible.

LVMH est une société de luxe de très bonne qualité, personne n’en doute. Cela dit, la croissance de son CA organique est désormais retombée à un seul chiffre depuis plusieurs trimestres, la classe moyenne européenne ayant réduit sa consommation et le rythme de croissance de l’Asie ayant également ralenti. Nous avons déjà indiqué que la valorisation “de luxe” de l’action ne pourrait supporter aucune mauvaise nouvelle ou l’absence de nouvelles, ce qui explique le fait que l’action soit en retard de 15% environ sur le CAC40 cette année. Or, à 17 fois le bénéfice attendu pour 2014 et près de 10 fois le rapport EV/EBITDA, elle n’est toujours pas bon marché. Nous continuons de la suivre de près pour le long terme et relevons le conseil à ” première position ” (rating 2B).

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