Valorisée plus raisonnablement

125,40 EUR – 3B ↑

Pendant longtemps, le ralentissement mondial de la croissance n’a eu aucune incidence sur l’empire du luxe de Bernard Arnault, Louis Vuitton Moet Hennessy, en abrégé LVMH. Cette chaîne de plus de 2500 magasins et d’une soixantaine de marques fortes a pourtant vu son chiffre d’affaires (CA) reculer de plus en plus en termes organiques (sans tenir compte des acquisitions) l’an dernier. Cette croissance organique s’est élevée à 7% sur les 3 premiers mois de l’année par rapport au 1er trimestre de l’an dernier. C’était légèrement mieux que les 6% du 1er trimestre de 2012, caractérisé par la plus faible croissance de son CA depuis 2009, par ailleurs inférieure au consensus des analystes. En conséquence, la croissance organique a ralenti en 2012 à 9%, contre 12% pour le 1er semestre et même 14% au 1er trimestre. La croissance globale du CA de LVMH est ressortie à 6% au 1er trimestre, à 6,95 milliards EUR. A comparer à +19%, à 28,1 milliards EUR, sur l’ensemble de l’exercice 2012, mais ce chiffre comprend l’intégration de la reprise de Bulgari. Au niveau des divisions, notons la croissance soutenue du département Retailing sélectif, qui abrite, outre les magasins Sephora, le DFS Group. DFS est la plus grande chaîne de magasins de luxe ciblant le public des voyageurs avec plus de 1100 points de vente. Cette division a signé une croissance de 16% au 1er trimestre, dont 17% en termes organiques. Le Retailing sélectif approche dès lors à grands pas la plus grande division ‘Mode et maroquinerie’ avec des marques de premier plan telles que Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy, Kenzo, etc. Là, la croissance ressort à seulement 0,4% mais 3% en termes organiques. La 3e division est celle des Vins et spiritueux. La croissance du CA, à 6% (7% en termes organiques) est la deuxième au niveau du groupe. Pour la plus petite division en termes de CA, les Bijoux et montres, le 1er trimestre fut légèrement moins bon, caractérisé par un repli du CA de 1%. En termes organiques, on note une hausse limitée de 2%. Enfin, pour les Parfums et cosmétiques, la croissance du CA au 1er trimestre est ressortie à 4%. La croissance organique atteint pour sa part 5%. L’an dernier, une restructuration y est intervenue, ce qui explique que le CA 2012 fut le plus faible du groupe. L’an dernier, LVMH a pu annoncer une hausse du bénéfice récurrent (hors éléments exceptionnels) de 13% (de 5,26 à 5,92 milliards EUR). La plus forte hausse est à mettre au compte des Bijoux & montres (+26%, à 334 millions EUR) mais la plus importante contribution au bénéfice est toujours apportée par le département Mode & Maroquinerie (3,26 milliards EUR ou pas moins de 55% du total), alors que la hausse du bénéfice y fut la moins sensible (+6%). Tout comme lors de l’annonce des chiffres annuels, la direction s’est montrée plus modérée dans ses prévisions, surtout pour ce qui concerne le pôle Mode & Maroquinerie, et a clairement pointé du doigt l’incertitude économique en Europe.

LVMH est une société d’excellente qualité, sans aucun doute. Mais l’action est aussi valorisée de manière excessive, à des C/B qui dépassent parfois 20. A présent que la croissance ne compte plus qu’un chiffre et ce, depuis quelques trimestres, du fait que la classe moyenne européenne dépense moins, l’action fait aussi preuve de plus d’humilité (baisse de 15% depuis le sommet). A 17 fois le bénéfice escompté pour 2013 et 15 fois celui de 2014, elle n’est pas encore très bon marché mais est plus raisonnablement valorisée. Nous relevons donc notre conseil à “conserver/attendre” (rating 3B). En cas de repli ultérieur, de nouvelles opportunités se présenteront.

CONSERVER/ATTENDRE

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