LVMH publie des résultats peu brillants

Le géant du luxe est généralement réputé pour la croissance exceptionnelle de son chiffre d’affaires. Mais la situation est exceptionnelle, et les chiffres s’en ressentent forcément: les ventes sont en repli au premier trimestre.

Le Covid-19 a entraîné un repli à deux chiffres du chiffre d’affaires (CA) de LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton au premier trimestre de 2020 – mais nous soulignions déjà en février le ralentissement de la croissance organique au dernier trimestre de 2019, à 8%. Les ventes ont particulièrement souffert du confinement en Chine, où l’on constate actuellement un lent redémarrage de l’activité, laissant espérer une amélioration pour le deuxième trimestre, alors que le Covid-19 frappe de plein fouet l’Europe et l’Amérique du Nord, et plombera lourdement le CA des deux régions sur la période avril-juin. L’espoir d’un redressement en Chine a toutefois permis un rebond de l’action à la publication des résultats trimestriels.

Pour l’exercice écoulé, le groupe avait encore enregistré une impressionnante croissance de 15% des ventes (à 53,67 milliards d’euros). Au premier trimestre, le CA a en revanche chuté de 15% (de 12,54 à 10,60 milliards d’euros), voire de 17% en termes organiques. Le géant du luxe a confirmé que l’achat du prestigieux joaillier américain Tiffany&Co pour quelque 15 milliards d’euros était toujours à l’ordre du jour et devrait être achevé mi-2020; il permettra à LVMH de se positionner comme un acteur mondial du segment. La division la plus importante et la plus rentable restera néanmoins Mode&Maroquinerie, réputée pour ses marques de prestige (Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy, Kenzo), qui a heureusement réussi à limiter le repli de son CA organique à 10% (de 5,11 à 4,64 milliards d’euros). En 2019, elle représentait 41,4% du CA du groupe et près de 64% du bénéfice opérationnel (Ebit). L’autre division à forte marge bénéficiaire est celle des Vins&Spiritueux (Moët&Chandon, Dom Perignon, Veuve Cliquot, Château d’Yquem, Hennessy, etc. ), dont le CA trimestriel, en termes organiques, a reculé de 14% en un an (de 1,35 à 1,17 milliard d’euros). Les volumes de ventes de champagne ont notamment déçu. Outre les magasins Sephora, la division Distribution sélective comprend principalement le groupe DFS (la plus grande chaîne de distribution de luxe pour voyageurs, avec plus de 1.100 magasins). Cette division a été la plus touchée par la fermeture de nombreux points de vente. Son CA s’est tassé de 3,51 à 2,63 milliards d’euros (-26%). Le CA organique de la division Montres&Joaillerie (la plus petite en termes de CA, avant le rachat de Tiffany’s) a reculé dans les mêmes proportions, passant de 1,05 milliard à 792 millions d’euros. Enfin, épinglons le recul de 19% des ventes dans la division Parfums&Cosmétiques (de 1,69 à 1,38 milliard d’euros). Il nous semble aussi important de signaler que le groupe a proposé d’amputer le dividende de 30%, à 4,80 euros par action.

Conclusion

Le cours a plongé d’environ 20% depuis son sommet en raison de la pandémie, gommant 40 milliards d’euros de capitalisation boursière. A un certain moment, la perte a même atteint 30% (60 milliards d’euros). Ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour les investisseurs: les situations de crise sont quasiment les seuls moments où il est possible d’acheter ce roi du luxe à un prix raisonnable. A 14 fois le ratio attendu entre la valeur de l’entreprise et le cash-flow opérationnel (Ebitda) 2021, la valorisation a déjà fortement baissé – d’où la limite d’achat pour le portefeuille.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 356,80 euros

Ticker: MC FP

Code ISIN: FR0000121014

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 179,18 milliards EUR

C/B 2019: 24

C/B attendu 2020: 32

Perf. cours sur 12 mois: +5%

Perf. de cours depuis le 01/01: -18%

Rendement du dividende: 1,2%

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