LVMH publie des résultats glamour

Grâce au redressement de la demande en Chine et à sa capacité à capter les tendances, LVMH enregistre une nouvelle fois un chiffre d’affaires record, très applaudi.

Acteur du luxe par excellence, Moët Hennessy Louis Vuitton (LVMH) a encore connu une croissance spectaculaire de son chiffre d’affaires (CA). Le cours de l’action s’est en conséquence envolé, surtout après la publication des résultats semestriels. Et ce n’est pas Bernard Arnault, l’actionnaire de référence, qui va s’en plaindre. Depuis le début de l’année, ses seules actions LVMH lui ont permis de s’enrichir de quelque 30 milliards d’euros.

Les doutes entourant la croissance chinoise se sont dissipés et les consommateurs fortunés de l’empire du Milieu dépensent de nouveau sans compter, à l’exception de Hong Kong, où une baisse des achats a été constatée. Les “nouveaux riches” chinois sont extrêmement importants pour le secteur du luxe – même si le succès de LVMH ne se résume pas à la Chine. Car le groupe excelle dans l’art d’identifier les nouveaux talents du design.

De 16%, à 38,40 milliards d’euros, la croissance sur les neuf premiers mois de l’exercice 2019 est impressionnante. La croissance organique (avant acquisitions et désinvestissements) s’élève à 11%. En 2015, le groupe avait annoncé cibler les 50 milliards d’euros pour 2020 (à titre de comparaison, le CA n’était que de 20 milliards d’euros en 2010). Et selon le consensus, le cap sera franchi (53,2 milliards pour l’exercice – soit 14% de plus que le CA annuel de 2018) cette année déjà. Le géant du luxe a même connu une accélération de sa croissance au 3e trimestre, à 17%.

Analystes et investisseurs attendent beaucoup de la plus grande division – aussi la plus rentable -, Mode&Maroquinerie, qui a de nouveau apporté une bonne surprise, avec une croissance organique du CA de 19% au 3e trimestre (+18% entre janvier et fin septembre), alors que le consensus attendait 15%. Florilège de marques renommées à l’international (Louis Vuitton, Fendi, etc.), la division pesait 41,3% du CA consolidé sur les trois premiers trimestres de l’année et plus de 59% du bénéfice d’exploitation (Ebit) du groupe l’an dernier. L’autre division très rentable est Vins&Spiritueux (Veuve Cliquot, Château d’Yquem, etc.). Son CA a progressé de 8% au 3e trimestre (la croissance organique atteint 10% sur les neuf premiers mois de l’année), notamment grâce à la belle performance du cognac Hennessy (+10%), de plus en plus apprécié aux Etats-Unis et en Chine. Les volumes de champagne ont en revanche déçu. La division Distribution sélective (boutiques Sephora et groupe DFS, première chaîne de boutiques de luxe pour voyageurs) n’a vu son CA augmenter que de 4% en termes organiques. Sur les neuf premiers mois de l’année, la croissance organique retombe dès lors à 6%. Les résultats de Sephora, dopés par les débuts exceptionnels de Fenty Beauty, la nouvelle ligne de maquillage de la star de la pop Rihanna, vendue en exclusivité dans la chaîne, ont été largement gommés par la baisse des ventes à Hong Kong. Les résultats des divisions Montres&Joaillerie (TAG Heuer, Hublot, etc.) et Parfums&Cosmétiques (Christian Dior, Guerlain, etc.) sont restés en deçà de la moyenne du groupe, avec une croissance organique respective de 5 et 7%.

Conclusion

Le titre a gagné plus de 50% depuis le début de l’année. Mais à 26 fois le bénéfice attendu en 2019 et avec une valeur d’entreprise correspondant à 15 fois le cash-flow d’exploitation (Ebitda), sa valorisation est excessive. C’est pourquoi nous ne recommandons de l’acquérir que sur repli. Il n’en demeure pas moins un favori de long terme.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 373,4 euros

Ticker: MC FP

Code ISIN: FR0000121014

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 188,7 milliards EUR

C/B 2018: 28,5

C/B attendu 2019: 25,5

Perf. cours sur 12 mois: +44%

Perf. cours depuis le 01/01: +43%

Rendement du dividende: 1,7%

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