LVMH n’est pas plus cher que ses rivaux

© Epa

Il a beau être le leader incontesté du secteur des produits de luxe, LVMH n’est aujourd’hui pas plus cher que ses pairs. En dépit de ses prestations supérieures aux attentes des analystes et à la moyenne sectorielle.

Avec une capitalisation boursière qui atteint désormais 120 milliards d’euros, Louis Vuitton Moet Hennessy, en abrégé LVMH, est trois fois plus grand que les autres groupes de produits de luxe. Son cours a atteint un record après la publication d’un rapport intermédiaire très positif concernant le troisième trimestre. Car il en ressort aussi que LVMH se porte mieux que la plupart de ses concurrents. Il faut dire que le groupe français a également rajeuni son image en concluant notamment un accord exclusif avec la star Rihanna. Pour battre LVMH, la concurrence a décidément du travail.

La croissance du chiffre d’affaires (CA) du groupe après neuf mois s’établit à 14%, à 30,09 milliards d’euros, dont 12% de croissance organique (sans considérer les acquisitions ou désinvestissements). C’est, une fois de plus, mieux que la projection moyenne des analystes (+9%). La quasi-totalité des divisions affiche une croissance de plus de 10 %. Seule la division Spiritueux n’est pas parvenue à signer une telle hausse à deux chiffres et à dépasser les attentes des analystes. La plus grande division, qui est aussi la plus rentable, Mode & Maroquinerie, a assuré la bonne surprise, avec une hausse de son CA de 21%, dont 14% de croissance organique. Cette division, qui regroupe les marques de premier ordre, comme Louis Vuitton, Fendi, Donna Karan, Givenchy, Kenzo, etc.,s’adjuge, après trois trimestres, 36% du CA du groupe. L’intégration de Christian Dior Couture y a contribué. Une autre division dégage une marge bénéficiaire élevée : Vins& Spiritueux, qui inclut notamment les marques Moët&Chandon, Dom Perignon, Veuve Cliquot, Château d’Yquem ouHennessy. Son CA a progressé, sur les neuf mois, de 7%, dont 8 de croissance organique. Les ventes de champagne se sont accrues de 4%, mais la marque qui s’est distinguée est le cognac Hennessy, dont 9% de volumes supplémentaires ont été écoulés grâce à l’augmentation nette des ventes en Chine. La Distribution sélective comprend, outre les points de vente Sephora, DFS Group, qui, avec plus de 1100 boutiques, est la plus grande chaîne de magasins de luxe destinés au public de voyageurs. Au premier trimestre, la croissance de cette division fut en ligne avec celle des autres pôles du groupe, à 13% (dont 12% sont organiques), et elle a ensuite été l’une des plus fortes du groupe. Sephora a été soutenu par le lancement en fanfare de la nouvelle gamme de maquillage (“Fenty Beauty”) de Rihanna. Quant aux chiffres des autres divisions, Montres& Bijoux (TAG Heuer, Zenith, Hublot, pour ne citer que ces marques) et Parfums& Cosmétiques (Parfum Christian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy, entre autres), ils sont conformes à la moyenne du groupe, avec une hausse de respectivement 12% et 14% de leur CA au terme de trois trimestres. Leur poids dans le bénéfice du groupe est en revanche relativement limité.

La direction, emmenée par Bernard Arnault, continue de miser sur la croissance malgré l’incertitude géopolitique et les fluctuations de cours importantes du titre.

Conclusion

À 24,5 fois le bénéfice escompté pour 2017 et plus de 12 fois le rapport entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA), le titre du géant du luxe n’est plus bon marché. Cependant, malgré les prestations supérieures de LVMH, il n’est pas plus cher que la moyenne sectorielle.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Cours : 241,45 EUR

Ticker : MC FP

Code ISIN : FRE0000121014

Devise : euro

Marché : Euronext Paris

Capit. boursière : 120,7 milliards EUR

C/B 2016 : 27

C/B attendu 2017 : 24,5

Perf. cours sur 12 mois : +45 %

Perf. cours depuis le 01/01 : + 31 %

Rendement du dividende : 1,8 %

Partner Content