LVMH, dans le vert grâce à la branche Mode&Maroquinerie

© belgaimage

Le géant du luxe LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton n’a, lui non plus, pas échappé aux conséquences de la pandémie. Et le ralentissement de sa croissance, que nous avions épinglé déjà au terme du dernier trimestre de 2019, n’est qu’un des endroits où le bât blesse.

Alors que le confinement en Chine avait déjà provoqué une baisse du chiffre d’affaires (CA) du groupe de 15% au 1er trimestre, les mesures de quarantaine prises ailleurs dans le monde ont fait plonger les ventes de 38%, à 7,8 milliards d’euros, au 2e trimestre – malgré un redressement des ventes en Chine. Les analystes avaient anticipé cette forte baisse. Sur les deux trimestres cumulés, le groupe a enregistré un CA de 18,93 milliards d’euros, ou 27% (et 28%, en termes organiques) de moins qu’à l’issue de la même période, l’an dernier. Ce doit être le pire trimestre de l’histoire de l’industrie du luxe, car les concurrents de LVMH publient des reculs comparables.

La hausse des ventes en ligne n’a pu compenser que partiellement la longue fermeture des boutiques (physiques). Mais si le premier groupe de luxe au monde a vu les résultats de toutes ses activités se dégrader, c’est heureusement sa plus grande division qui tire le mieux son épingle du jeu. En effet, Mode&Maroquinerie a fait état d’un recul de son CA organique de 24% (de 10,42 à 7,99 milliards d’euros). Au 1er semestre, la branche a apporté 43,4% du CA global, et s’agissant des bénéfices, elle a pesé plus lourd encore, comme cela a d’ailleurs toujours été le cas. Certes, son bénéfice opérationnel (Ebit) a chuté de 46% (de 3,25 à 1,77 milliard d’euros), mais il est supérieur à celui du groupe (1,67 milliard d’euros), lequel dernier a plongé de 68% en glissement annuel.

Trois des cinq divisions du groupe ont essuyé une perte opérationnelle au 1er semestre. L’autre division également bénéficiaire (contraction de “seulement” 29%, de 772 à 551 millions d’euros) est Vins&Spiritueux, qui a par ailleurs subi le plus faible recul du CA: -23% (de 2,49 à 1,98 milliard d’euros). La division Distribution sélective (groupe DFS et boutiques Sephora) a vu son CA s’effondrer (après la fermeture de nombreuses boutiques) de 33% (de 7,1 à 4,84 milliards d’euros). Ce fut pire encore pour la division Montres&Joaillerie, qui a enregistré un recul de son CA de 39% (de 2,13 à 1,32 milliard d’euros). Elle demeure, du moins tant que le rachat de l’américain Tiffany&Co n’est pas bouclé, la plus petite contributrice au CA total du groupe. La dernière division que compte le groupe, Parfums&Cosmétiques, a elle aussi déploré une baisse du CA, de 29% (de 3,24 à 2,30 milliards d’euros).

Alors que des rumeurs suggéraient un abandon du projet de reprise, pour quelque 15 milliards d’euros (tout de même!), du prestigieux joaillier américain Tiffany&Co par LVMH, la direction du groupe français a confirmé vouloir poursuivre l’acquisition. L’approbation définitive des autorités de la concurrence est attendue. LVMH pourrait donc devenir l’un des leaders mondiaux dans la joaillerie.

Conclusion

La publication des résultats semestriels a pesé sur l’évolution de l’action. Ce sont surtout les commentaires très prudents de l’actionnaire de référence et CEO Bernard Arnault concernant le 2e semestre qui ont semé le doute parmi les investisseurs. Nous sommes prêts à réintégrer l’action dans le portefeuille modèle, mais pas tant que le rapport valeur de l’entreprise/cash-flow opérationnel (Ebitda) attendu pour 2021 sera de 15. Nous envisagerons la chose si le cours descend sous les 345 euros.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 372,65 euros

Ticker: MC FP

Code ISIN: FR0000121014

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 189,94 milliards EUR

C/B 2019: 25

C/B attendu 2020: 44

Perf. cours 12 mois: +6%

Perf. cours depuis le 01/01: -12%

Rendement du dividende: 1,1%

Partner Content