Les atouts de Microsoft se paient très cher

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A l’instar de la plupart des grandes sociétés technologiques, Microsoft a connu une excellente année 2017. L’an dernier, le titre a en effet progressé de près de 40%, pour atteindre un nouveau record. Sur la base des liquidités disponibles du groupe, le marché anticipe un relèvement du dividende.

Le groupe doit ce succès à sa transition réussie d’un modèle fondé sur la vente de licences logicielles traditionnelles à un modèle d’abonnements générant des revenus récurrents. Il est d’ailleurs devenu un acteur dominant dans le segment du cloud, comme le révèlent les chiffres. A l’exercice 2016-2017 (clos le 30juin), si la croissance du chiffre d’affaires (CA) s’est limitée à 5,4%, le bénéfice a pour sa part augmenté de 26%. Mais au premier trimestre de 2017-2018, le CA a progressé de 20%. Pour l’exercice courant, les analystes s’attendent en moyenne à un CA de 106 milliards de dollars, contre 97 milliards à l’exercice précédent. Les activités liées au cloud (Microsoft Azure) contribuent majoritairement à la croissance. Les services cloud ont généré 21,2 milliards de dollars en 2016-2017. Dans ce segment, à présent, Microsoft fait mieux qu’Amazon, qui enregistre une croissance moins rapide.

La solution Office du groupe intègre désormais des applications comme Skype (communication) et OneDrive (stockage). A terme, LinkedIn viendra s’y ajouter. Depuis l’acquisition du réseau social professionnel l’an dernier pour 26,2 milliards de dollars, Microsoft a vu son CA quintupler sur les trois derniers trimestres. LinkedIn est cependant encore déficitaire.

La réforme fiscale américaine adoptée en décembre dernier bénéficiera au groupe technologique. Il détenait près de 132,1 milliards de dollars de liquidités et d’investissements à court terme en dehors des Etats-Unis au terme du premier trimestre de son nouvel exercice tronqué. Le nouveau taux d’imposition des sociétés passe de 35 à 21% mais le rapatriement vers les Etats-Unis des bénéfices engrangés à l’étranger sera taxé au taux préférentiel de 15,5%. C’est une excellente nouvelle.

Microsoft a également une dette totale de 85,2 milliards de dollars, ce qui porte sa position liquide nette à 52,9 milliards de dollars ou près de 7 dollars par action. A l’exercice précédent, le groupe a affecté 11,8 milliards de dollars au rachat d’actions propres, réduisant le flottant de 2,3%. Au cours des trimestres écoulés, la direction a ralenti le rythme de ses rachats d’actions, non seulement parce que l’action avait pris de plus en plus de valeur, mais aussi en anticipation de la réforme fiscale annoncée dans son pays. Bien qu’un relèvement du dividende soit plus probable, Microsoft pourrait à nouveau consacrer ses fonds disponibles au rachat d’actions ou à de nouvelles acquisitions dans le segment du cloud ou de l’intelligence artificielle.

Conclusion

Les nombreux atouts de Microsoft se paient au prix fort. A 25 fois le bénéfice escompté, l’action s’échange bien au-delà de sa moyenne historique de 16. Microsoft affiche désormais une prime par rapport au marché large, lequel présente une valorisation tendue (cours sur bénéfice de 19). L’anticipation d’une augmentation du dividende est intégrée dans le cours. Nous déconseillons l’achat à des niveaux de cours record. Les investisseurs attendront de préférence un repli, qui surviendra si le marché large corrige.

Conseil : vendre

Risque : moyen

Rating : 3B

Cours : 85,57 dollars

Ticker : MSFT US

Code ISIN : US5949181045

Marché : Nasdaq

Capit. boursière : 660 milliards USD

C/B 2016 : 32

C/B attendu 2017 : 25

Perf. cours sur 12 mois : +40 %

Perf. cours depuis le 01/01/17 : +41 %

Rendement du dividende : 1,9 %

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