Le titre CFE en quête d’un plancher

Le programme d’investissements a alourdi de 8,2% la dette financière nette de DEME au premier trimestre, mais l’on note une légère baisse par rapport à la fin mars 2018.

L’update du 1er trimestre n’a pas surpris. Le chiffre d’affaires (CA) du groupe de dragage et de construction a augmenté de 5,6%, de 793,7 à 838,4 millions d’euros, en un an. Celui de Contracting (division construction) a bondi de 9,1%, à 226 millions, grâce à l’accélération des activités en Flandre et en Pologne. Le CA belge a progressé de 10,8%, à 130,2 millions d’euros, celui de la division internationale, de 16,4%, à 42,7 millions.

Le carnet de commandes de Contracting a augmenté de 2,5% (de 32,6 millions à 1,35 milliard d’euros) au 1er trimestre grâce, notamment, au contrat de gestion et de maintenance de l’éclairage de grands axes routiers wallons conclu pour 20 ans. En 2018, le CA de Contracting avait progressé de 10,2% – et de 30,2%, à 934,6 millions, même, compte tenu de la reprise de Van Laere et de Coghe. Le bénéfice opérationnel (Ebit) a cédé 16,5%, à 22,7 millions. CFE mise pour 2019 sur un CA au minimum stable par rapport à 2018 et sur une légère augmentation de l’Ebit. Le CA de DEME (dragage et ingénierie environnementale), la division la plus rentable, s’est accru de 5% en rythme annuel, à 613,8 millions. Le dragage a généré 44% du CA, la division Offshore, 40%. L’offshore est un pôle de croissance, mais ses marges bénéficiaires sont en moyenne moins élevées. De 21,4% en 2015 et 22,6% (un record) en 2016, la marge d’Ebitda (cash-flows opérationnels/CA) a fléchi à 19,6% en 2017 et à 17,3% l’an dernier (marge historique: 16-20%), sous l’influence croissante de l’offshore. DEME mise pour 2019 sur un Ebitda de 16 à 20%, pour un CA stable. Bien qu’ayant cédé 2% au 1er trimestre, à 3,93 milliards d’euros, le carnet de commandes est nettement plus fourni qu’au 31/3/2018 (3,37 milliards). Ce chiffre ne comprend pas encore les 710 millions que rapportera le contrat pour le Fehmarn Belt (détroit entre le Danemark et l’Allemagne). Deux contrats récents iront le grossir au 2e trimestre: l’approfondissement de l’Elbe, en Allemagne (200 millions) et le parc éolien offshore Hornsea Two, au Royaume-Uni (plus de 200 millions).

DEME continue à investir dans sa flotte. Il a livré la semaine dernière la drague aspiratrice en marche Bonny River, qui va être immédiatement utilisée pour préparer la construction de la nouvelle écluse de Terneuzen puis, plus tard, dans le cadre du projet Offshore Grid d’Elia, en mer du Nord. Deux dragues aspiratrices en marche et trois navires de dragage sont en cours de construction. Le programme d’investissements a alourdi de 8,2% la dette financière nette de DEME au 1er trimestre (601,7 millions), mais l’on note une légère baisse par rapport à la fin mars 2018. Contracting inclus, l’endettement net a augmenté de 10,4%, à 715,5 millions, depuis la fin de 2018. CFE a versé en mai un dividende brut de 2,4 euros, soit un rendement brut de 2,9%. La créance sur un projet impayé au Tchad, passée de 60 à 52,5 millions d’euros l’an dernier, est demeurée inchangée.

Conclusion

Le titre évolue à la baisse depuis deux ans. Les prévisions annuelles prudentielles ne laissent entrevoir aucune perspective de hausse à brève échéance. Le cours semble vouloir s’affranchir de son plancher, aux alentours de 80 euros, mais cela reste à confirmer pendant l’été, par définition volatil. Nous réitérons notre conseil. Les perspectives de long terme pour DEME restent enthousiasmantes et, à 11,7 fois le bénéfice et un rapport valeur d’entreprise (EV)/Ebitda de 5,3 escomptés pour 2019, la valorisation n’est pas excessive.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 82,8 euros

Ticker: CFEB BB

Code ISIN: BE0003883031

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 2,1 milliards EUR

C/B 2018: 13,9

C/B attendu 2019: 11,7

Perf. cours sur 12 mois: -23%

Perf. cours depuis le 01/01: -2%

Rendement du dividende: 2,9%

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