Le redressement de Schlumberger devrait se confirmer

L’exercice 2020 a été extrêmement chahuté. L’action n’était plus tombée aussi bas depuis plus de 10 ans; espérons qu’elle ait vraiment atteint son étiage.

Le marché attendait avec une impatience non dissimulée les résultats trimestriels de Schlumberger, qui vient de vivre deux années pour le moins mouvementées. Après avoir dirigé l’entreprise et son conseil d’administration pendant près de 10 ans, le Norvégien Paal Kibsgaard avait cédé en 2019 le fauteuil de CEO à Olivier Le Peuch, qui cumulait 32 ans d’expérience dans la société; le Français avait commencé par réduire, à hauteur de plusieurs milliards de dollars, la valeur d’un certain nombre d’acquisitions anciennes.

Si l’exercice 2020 s’est naturellement inscrit sous le signe de la pandémie et de ses colossales répercussions sur les prix du pétrole, l’annonce des résultats opérationnels du quatrième trimestre a à peine fait frémir le cours. A 5,53 milliards de dollars, le chiffre d’affaires des trois derniers mois de l’année est bien en deçà (-33%) des 8,23 milliards enregistrés un an plus tôt, mais près de 6% plus élevé que le consensus, prudemment arrêté à 5,24 milliards de dollars. Il est également de 5% supérieur aux 5,26 milliards de dollars sur lesquels s’était achevé le troisième trimestre. Le bénéfice est passé de 0,16 dollar par action au troisième trimestre à 0,22 dollar au quatrième (+37%), mais il était de 0,39 dollar 12 mois auparavant (-44%); les analystes visaient pour leur part, en moyenne, 0,175 dollar par action à peine. La marge d’Ebit (résultat opérationnel/ chiffre d’affaires) grimpe par conséquent de 20% au quatrième trimestre de 2019 à 20,1%, malgré, nous l’avons vu, le net recul du chiffre d’affaires.

Le géant franco-américain doit sa position de numéro 1 sur son marché à sa capacité à mettre son expertise technologique au service de ses projets dans le gaz de schiste, et à l’étendue de son activité Services pétroliers (il est présent dans pas moins de 85 pays). Les pôles nord-américain et international évoluent d’une manière radicalement différente: entre le début octobre et la fin décembre 2020, le chiffre d’affaires nord-américain n’a pas dépassé 1,17 milliard de dollars, en chute de 50% par rapport au quatrième trimestre de 2019; si le tassement du chiffre d’affaires total est resté limité à 33% en glissement annuel, c’est grâce à la baisse moins marquée du chiffre d’affaires international, passé de 5,83 milliards à 4,34 milliards de dollars (-26%). Entre le troisième et le quatrième trimestre en revanche, le chiffre d’affaires s’est plus franchement redressé en Amérique du Nord (+13%) que dans le reste du monde (+3%).

Le consensus escompte pour l’exercice en cours un bénéfice de 0,87 dollar par action, 0,19 dollar (28%) de plus que pour 2020; il y a un an, il tablait sur 2,40 dollar par action encore pour cette année. Pour le premier trimestre de 2021, le consensus est arrêté à 0,17 dollar par action, pour un chiffre d’affaires de 5 milliards de dollars (le premier trimestre de 2020 s’était achevé sur un bénéfice de 0,25 dollar par action et un chiffre d’affaires de 7,5 milliards de dollars).

Conclusion

Au vu de la nette remontée entamée par le cours de l’action au mois de novembre, une prise de bénéfices n’a rien d’extraordinaire. Le rapport valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow d’exploitation (Ebitda) escompté pour 2021 étant arrêté à 11, nous considérons que le cours devrait rester orienté à la hausse cette année; nous continuons dès lors à recommander d’acheter ce titre.

Conseil: acheter

Risque: moyen

Rating: 1B

Cours: 22,21 dollars

Ticker: SLB US

Code ISIN: AN8068571086

Marché: NYSE

Capit. boursière: 30,92 milliards USD

C/B 2020: 35

C/B attendu 2021: 29

Perf. cours sur 12 mois: -33%

Perf. cours depuis le 01/01: +1%

Rendement du dividende: 2,2%

Partner Content