Le défi de bpost: compenser la baisse du trafic postal

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L’accélération du déclin du trafic postal ordinaire a une nouvelle fois affecté les résultats et le cours de Bourse de bpost. Mais globalement, le rapport sur le deuxième trimestre n’est pas décevant.

Le trafic postal ordinaire (division Mail & Retail) continue de baisser. Au 2e trimestre, le repli s’est accéléré à 9,4%. Sur l’ensemble de l’exercice, bpost prévoit que les volumes reculeront de 9%, et non plus de 7% tel qu’annoncé plus tôt. Or, le bénéfice (Ebit) de bpost provient essentiellement de ce segment. Le recul des volumes et du chiffre d’affaires (CA; -9,6 millions d’euros) et la hausse des coûts (+9,7 millions d’euros), d’avril à juin, ont entraîné une baisse de l’Ebit de 18,9 millions d’euros. L’envolée des coûts résulte des accords salariaux pour la période 2019-2020. Les gains d’efficacité n’ont encore compensé que légèrement l’accroissement des charges salariales. Mais à compter de 2020, le nouveau système de livraison des colis devrait réduire les coûts.

En glissement trimestriel, les résultats sont stables. Le CA s’est replié de seulement 1,8% et l’Ebit normalisé a cédé à peine 0,7%. bpost a d’ailleurs confirmé anticiper un Ebit d’au moins 300 millions d’euros. Les résultats sont de plus en plus soutenus par le service de distribution de colis (division Parcels & Logistics Europa and Asia). Les volumes transportés et le CA ne cessent d’augmenter. Et cette fois, la marge bénéficiaire et donc l’Ebit en ont profité: la première s’est hissée de 3,1 à 11,1% et le second, de 5,9 à 22,3 millions d’euros. Pour autant, il semble que cette hausse restera exceptionnelle, car bpost a pu différer certains coûts au second semestre. L’entreprise pronostique pour 2019 une marge d’Ebit de 6-8% dans ce segment.

Les résultats du 2e trimestre sont appréciables. Il faut cependant préciser que l’Ebit inclut le produit de la vente du bâtiment Centre Monnaie (19,9 millions d’euros). Mais l’Ebit sous-jacent ne diminue pas d’autant, car à la même période l’an passé, il avait bénéficié de l’extourne d’une provision de 14,9 millions d’euros. Par ailleurs, pour des raisons fiscales, la plus-value obtenue sur le Centre Monnaie n’a pas été intégrée dans le bénéfice selon les normes comptables belges. C’est loin d’être un détail, car selon ces normes, bpost doit redistribuer 85% du bénéfice sous la forme de dividende. Il est dès lors possible que le dividende pour 2019 fléchisse un peu, à moins que bpost ne reverse plus que 85% du bénéfice. Pour l’investisseur, ce genre d’information revêt de l’importance.

La meilleure nouvelle provient de Radial (division Parcels & Logistics North America), la société qu’a acquise bpost en 2017. Si ses produits d’exploitation témoignent encore de la rotation de la clientèle, le carnet de commandes est pour sa part abondamment garni: sa valeur actuelle dépasse l’objectif pour 2019. Par conséquent, bpost a laissé inchangées ses perspectives concernant Radial: le résultat opérationnel, qui accusait une perte au terme du premier trimestre, atteindra le point d’équilibre cette année et devrait s’élever à 100-120 millions de dollars à partir de 2022.

Conclusion

La distribution de colis en Europe, Asie et Amérique du Nord soutient certes le résultat opérationnel, mais il reste à l’entreprise à trouver des solutions pour compenser l’effet du recul des volumes de courrier sur ce dernier au cours des prochains trimestres. Ce risque est suffisamment rétribué par la valorisation relativement faible (rapport cours/bénéfice de 9 attendu cette année) et par l’attrayant rendement du dividende (plus de 9%) de bpost. Notre recommandation demeure de conserver le titre.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 9,1 euros

Ticker: BPOST

Code ISIN: BE0974268972

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,78 milliard EUR

C/B 2018: 11

C/B attendu 2019: 9

Perf. cours sur 12 mois: -30%

Perf. cours depuis le 01/01: +12%

Rendement du dividende: 9,3%

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