Le chiffre d’affaires de “Big Blue” a enfin progressé

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Au dernier trimestre de 2017, le cours d’IBM a amorcé un rallye impressionnant (+16%), avant de redescendre hélas à son niveau d’il y a trois ans. L’entreprise n’est pas parvenue à satisfaire toutes les attentes.

L’entreprise a fait état d’une hausse de son chiffre d’affaires (CA) au cours des trois derniers mois de l’année, ce qui n’était plus arrivé depuis 22 trimestres ou près de six ans. “Big Blue” avait annoncé s’attendre à une amélioration, mais celle-ci a nettement dépassé les attentes: à 22,54 milliards de dollars (+3,5%), le CA était d’un demi-milliard de dollars supérieur aux prévisions. A cours de change constant, la progression du CA se limite cependant à 1%. Et sur l’ensemble de l’exercice 2017, IBM a vu son CA reculer de 1% en base annuelle, à 79,1 milliards de dollars. IBM a également annoncé un plongeon de son bénéfice net au quatrième trimestre, consécutif à la réforme fiscale adoptée aux Etats-Unis – les créances fiscales en cours ont moins de valeur et les bénéfices rapatriés sont imposés à un taux préférentiel. La perte nette est ressortie à 1,1 milliard de dollars après comptabilisation d’une charge unique de 5,5 milliards de dollars. A plus long terme, la mesure est néanmoins positive. Cette année, le taux d’imposition moyen d’IBM baisse de 4%.

Au quatrième trimestre, le bénéfice par action s’est élevé à 5,18 dollars, soit 3% de plus qu’un an plus tôt, et sur l’ensemble de l’exercice, il est ressorti à 13,8 dollars (+2% en un an). L’on déplore cependant l’érosion des marges bénéficiaires, tant durant le trimestre que durant l’année (47,4%). Les perspectives pour 2018 sont par ailleurs décevantes à cet égard, IBM anticipant une stagnation du bénéfice.

Dans ses pôles de croissance ou ” Strategic Imperatives “, le CA s’est accru de 14% au quatrième trimestre, à 11,1 milliards de dollars; le segment cloud, qui a enregistré une croissance de 27% au même trimestre, s’en est adjugé près de la moitié. Au 31 décembre, le cloud affichait un CA de 17 milliards de dollars, soit un quart de plus qu’un an plus tôt. La sécurisation (+121%), les activités mobiles (21%) et les logiciels analytiques (+6%) n’ont pas déçu non plus. Dans les segments traditionnels, les logiciels et systèmes d’exploitation ont très bien évolué (+28%). Les solutions cognitives, qui recouvrent également les activités liées à l’intelligence artificielle, ont pour leur part livré un CA comparable à celui de l’an dernier. Ce segment demeure cependant le plus rentable, avec une marge bénéficiaire de non moins de 79,2%.

Sans considérer les segments précités, la trésorerie du groupe s’élevait à 12,6 milliards de dollars au terme de l’année. L’endettement net reste limité, à environ une fois le cash-flow d’exploitation sous-jacent (Ebitda). Pour cette année, le groupe pronostique un cash-flow disponible d’environ 12 milliards. En 2017, IBM a distribué 5,5 milliards de dollars sous la forme de dividendes et affecté 4,3 milliards au rachat d’actions propres. Dans le cadre du programme en cours, le groupe en rachètera pour 3,8 milliards de dollars. La rétribution des actionnaires demeurant une priorité du groupe, le dividende sera à tout le moins stable.

Conclusion

IBM n’est pas parvenu à satisfaire toutes les attentes. Bien que le groupe redistribue l’essentiel de ses abondants cash-flows, le marché n’a pas apprécié la perspective d’une stagnation du bénéfice cette année. D’où le repli de l’action. Le ratio cours/bénéfice d’IBM est nettement inférieur à la moyenne du secteur. Sa valorisation est correcte, par ailleurs.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 162,37 dollars

Ticker : IBM US

Code ISIN : US4592001014

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 150,3 milliards USD

C/B 2017 : 12,2

C/B attendu 2018 : 11,7

Perf. cours sur 12 mois : +1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +6 %

Rendement du dividende : 3,7 %

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