La Compagnie des Alpes espère voir les pistes pleines cet hiver

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Depuis la mi-mars 2020, les domaines skiables du groupe n’ont quasiment plus été exploités. La direction espère donc que cet hiver fera la différence.

La Compagnie des Alpes a subi de plein fouet la crise sanitaire. Numéro un du secteur, elle possède 11 domaines skiables dans les Alpes françaises, dont des stations mondialement connues (Tignes, La Plagne, Val d’Isère…). Mais, ces dernières ayant fait l’objet de nombreuses restrictions liées au Covid-19, elles n’ont généré, sur l’exercice 2020/21 (achevé le 30 septembre dernier), que 11,4 millions d’euros de chiffre d’affaires (CA), soit 96,8% (!) de moins qu’en 2019/20 (360,2 millions d’euros, un chiffre déjà en baisse de près de 19% par rapport à l’exercice 2018/19). Signalons toutefois que mi-mars 2020, juste avant le premier confinement, les domaines skiables avaient vu leur CA augmenter de 2,5% en un an. Ils n’ont quasiment pas pu être exploités depuis. Le groupe espère donc que cet hiver fera la différence. Un certain nombre de pistes vient de rouvrir mais parallèlement, les contaminations au Covid-19 se multiplient un peu partout, si bien que cette saison hivernale aussi pourrait être compliquée.

La deuxième activité de la Compagnie des Alpes est l’exploitation de parcs d’attractions (13; quatre en Belgique – Walibi, Aqualibi, Bellewaerde et Bellewaerde Aquapark -, six en France, un en Suisse, un en Autriche et un au Canada). Sur ce pôle, le groupe occupe la 4e place du palmarès européen, avec un CA de 221,7 millions d’euros en 2020/21, en recul de “seulement” 4,5% par rapport au CA réalisé sur l’exercice 2019/20, lequel portait toutefois les traces de la pandémie. Sur l’exercice 2018/19, les parcs d’attractions avaient produit un CA de 381 millions d’euros. Les ventes ont donc reculé de 41,8% par rapport au dernier exercice de référence avant la crise.

Si l’on y inclut la troisième division, constituée en premier lieu de l’agence de voyages Travelfactory et des services de conseil pour la construction de parcs d’attractions, principalement hors d’Europe, le CA du groupe a plongé de 60,9%, à 240,6 millions d’euros. Par rapport à l’exercice 2018/19, il a même reculé de près de 72%.

Les résultats annuels complets seront présentés le 7 décembre. Ils s’inscriront pour sûr dans le rouge; au terme du 1er semestre, la perte nette atteignait 122,6 millions d’euros, et même si le 2e semestre aura logiquement été meilleur, le consensus s’attend pour 2021 à une perte nette d’environ 195 millions d’euros.

Fin mars 2021, la dette financière nette du groupe atteignait 979,9 millions d’euros (12 mois auparavant: 577,9 millions). Effet de la norme IFRS 16, applicable aux contrats de location, non inclus, elle s’élevait à 807,0 millions d’euros. A titre de comparaison, le cash-flow opérationnel (Ebitda) atteignait 237 millions d’euros. Sans surprise, le groupe a mené une importante augmentation de capital (231 millions d’euros) avant l’été, avec un droit préférentiel de souscription pour les actionnaires existants, à 9,40 euros par action (une nouvelle action par action existante). Alychlo, le holding de Marc Coucke, qui continue à étoffer ses positions dans le secteur des loisirs, en a profité pour mettre la main sur quelques pour cent de la Compagnie des Alpes.

Conclusion

Le marché pronostique un exercice 2021/22 “normal”, avec un CA de 836 millions d’euros et un bénéfice par action de 1,4 euro. A 18 fois le bénéfice attendu et avec une valeur d’entreprise correspondant à plus de sept fois l’Ebitda, l’action est relativement bon marché. Elle reste donc dans le portefeuille modèle, mais nous attirons l’attention des investisseurs sur le risque, supérieur à la moyenne.

Conseil: acheter

Risque: élevé

Rating: 1C

Cours: 14,94 euros

Ticker: CDA FP

Code ISIN: FR0000053324

Marché: Euronext Paris

Capit. boursière: 734,1 millions EUR

C/B 2020: –

C/B attendu 2021: –

Perf. cours sur 12 mois: +38%

Perf. cours depuis le 01/01: +11%

Rendement du dividende: –

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