Kinross Gold

Très bon marché

Les cinq plus grands producteurs d’or au monde concentrent désormais tous leurs efforts sur la réduction des charges de production. Les résultats du 3e trimestre ne subissent pas encore l’impact de la récente correction du cours de l’or. Heureusement, il y a une bonne nouvelle du côté des coûts. La baisse du pétrole est une bénédiction pour le producteur d’or. Idem pour l’appréciation du dollar (USD), du moins pour ceux qui produisent en dehors de la zone dollar, où les coûts sont libellés en devises locales, moins chères. La Russie représente 28% du chiffre d’affaires (CA) du groupe Kinross. Le groupe canadien y est d’ailleurs le premier producteur d’or étranger. La crainte que Kinross, en tant qu’entreprise occidentale, subisse des sanctions à la suite de la situation explosive en Ukraine s’avère pour l’instant infondée. Au contraire : il peut profiter de la dépréciation du rouble russe (RUB). Les deux mines russes du groupe, Kupol et Dvoinoye, sont très performantes cette année. Surtout Dvoinoye, dont la production atteint déjà 567.000 onces, contre 397.000 au cours de la même période il y a un an. Kinross a produit 694.000 onces d’or au 3e trimestre. Après trois trimestres, le compteur affiche 2,04 millions d’onces. Les prévisions pour l’ensemble de l’exercice ont été relevées et sont désormais comprises entre 2,6 et 2,7 millions d’onces. Plus important : le coût de production total a baissé de 15% à 919 USD l’once, grâce à une réduction des dépenses d’investissement. Le coût de production moyen depuis le début de cette année s’établit ainsi à 963 USD l’once. Et Kinross entrevoit encore des possibilités de réduction des coûts. Grâce à l’augmentation des volumes de vente, le bénéfice ajusté a progressé de 29% sur base annuelle, à 70 millions USD. Concernant les projets d’extension, la situation est plutôt calme actuellement chez Kinross. L’extension possible de la mine de Tasiast en Mauritanie (Afrique de l’Ouest), qui prend à son compte près d’un cinquième de la production du groupe, constitue le principal dossier. L’opération coûterait 1,6 milliard USD, ce qui obligerait Kinross à emprunter entre 700 et 750 millions USD. Cette charge financière supplémentaire pèserait sur le bilan, raison pour laquelle la direction ne veut poursuivre ce projet que si l’once d’or repasse la barre des 1200 USD. L’opération n’est pas rentable sous ce niveau. Sans la dette supplémentaire liée à Tasiast, la situation financière de Kinross est très saine. L’entreprise a généré 100 millions USD de liquidités et remboursé 60 millions USD des dettes depuis le début de cette année. La dette à long terme a baissé de 3%, à un peu moins de 2 milliards USD. Et ce, alors que la position de trésorerie s’établissait à 836 millions USD à la fin du 3e trimestre. En outre, Kinross dispose d’une ligne de crédit inutilisée de 1,5 milliard USD. Et la trésorerie est encore appelée à grossir à court terme, car Kinross a décidé de vendre deux participations à la fin du mois dernier (Fruta del Norte en Equateur et Aurelian Resources). Une opération qui devrait lui rapporter environ 240 millions USD.

Conclusion

L’action Kinross est retombée à 2 USD au début du mois, son plus bas niveau depuis 2001, à une époque où l’once d’or coûtait à peine 300 USD. Elle a rebondi depuis, mais Kinross reste très bon marché à 0,5 fois la valeur comptable. Une décision définitive concernant le rapport de l’expansion de la mine de Tasiast serait une bonne chose pour la santé financière du groupe.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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