Kinross Gold

Cours à son plus bas niveau depuis 2002 !

Le groupe canadien Kinross Gold compte huit actifs opérationnels, dont cinq sur le continent américain (Etats-Unis, Brésil et Chili), deux en Russie et un en Afrique de l’Ouest. Ce dernier, Tasiast en Mauritanie, prend à son compte un cinquième de la production du groupe. Une étude de faisabilité sera bientôt publiée le concernant, après quoi Kinross décidera d’une éventuelle extension. Les mines d’Amérique du Nord et du Sud représentent 53% de la production du groupe, et Fort Knox (Alaska) et Paracatu (Brésil) sortent d’un trimestre record. Mais ce sont aujourd’hui les deux mines russes qui concentrent toutes les attentions : Kupol et Dvoinoye, en Sibérie, représentent ensemble 27% de la production totale du groupe. Ce sont deux mines high grade (minerais riches) qui présentent par conséquent les coûts de production les plus faibles du groupe. Kinross est le plus grand producteur d’or étranger en Russie, et cette position préoccupe. L’Occident a déjà pris des sanctions contre la Russie en raison du conflit avec l’Ukraine et envisage d’autres mesures économiques. Les investisseurs craignent que la Russie fasse de même avec les entreprises étrangères actives sur son territoire. Le risque de saisie ou d’expropriation semble limité, mais on peut par exemple imaginer une remise en cause de l’extension prévue des activités. Une autre possibilité est une forte augmentation d’impôts. Pour l’instant, ce ne sont cependant que des spéculations. Kinross a enregistré pour 2,3 milliards USD de réductions de valeur au cours de l’exercice passé, ce qui a creusé la perte nette à 3 milliards USD. Le groupe a cependant enregistré un bénéfice net ajusté de 321,2 millions USD. En raison de la baisse du prix perçu par once d’or, qui s’est effondré de 28% l’an dernier, le chiffre d’affaires (CA) a reculé de 12%. Kinross a cependant surpris en termes de production avec un nouveau record de 2,63 millions d’onces d’équivalent or (or, argent et produits secondaires). Les prévisions avaient déjà été revues à la hausse précédemment. Pour l’exercice en cours, le groupe table sur 2,5 à 2,7 millions d’onces. Le coût total de production évolue également dans la bonne direction. Il a baissé à 1063 USD l’once, contre 1079 USD l’once il y a un an, grâce à la contribution accrue des actifs russes. Pour 2014, Kinross pronostique une nouvelle baisse entre 950 et 1050 USD, mais cela dépendra surtout de la manière dont évoluera la situation en Russie. En tout cas, les dépenses d’investissement et d’exploration seront encore réduites. Les réserves ont été revues à la baisse d’un tiers, à presque 40 millions d’onces. La production et les ventes (Fruta del Norte en équateur) dépassent l’augmentation des réserves consécutive à l’exploration, et la méthode de calcul a été modifiée afin de tenir compte de tous les coûts. Grâce à la suppression du dividende, la santé financière de Kinross s’est nettement améliorée. L’endettement a été réduit de 523 millions USD l’an dernier et s’élève encore à 1,39 milliard USD net. A la fin de l’exercice passé, Kinross avait 735 millions USD en caisse. Le premier remboursement de la dette n’interviendra qu’en 2016.

Conclusion

Les tensions avec la Russie (25% de la production du groupe) ont pesé sur l’action. Conjuguées à la baisse des réserves, elles ont ramené le cours à son plus bas niveau depuis 2002. A 0,8 fois la valeur comptable et environ 5 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA) attendu, Kinross affiche une valorisation très basse. Limitez cependant la position.

Conseil: digne d’achat

Risque: élevé

Rating: 1C

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